Bien que poussive, la reprise de l’activité se confirme : une dynamique qui mène déjà l'Insee à prévoir une baisse de la croissance moindre qu’attendu.
L’activité économique redémarre : selon les informations disponibles au 17 juin, l’organisme estime l’économie tricolore moins productive de 12 % qu'avant-crise pour un mois complet, contre 16 % en mars, 29 % en avril et 22 % en mai. Cette estimation, supérieure de 2 points à celle d’il y a 2 semaines, s’explique « par le bon déroulement du déconfinement sur le plan sanitaire et le desserrement graduel des mesures d’endiguement de l’économie », indique l’Insee.
Cette accélération de la reprise s’observe dans tous les secteurs. Dans la construction, les chantiers ont repris et permis de diviser par près de 2 la perte d’activité pour un mois complet par rapport à mai. Même constat dans l’industrie, où le retard de production par rapport à la normale est à présent d’à peine 15 %, contre 25 % en mai. « Le trafic de fret ferroviaire, indicateur global d’activité, continue de se reprendre progressivement, témoignant ainsi de cet éclaircissement général du paysage économique », indique l’Insee (le trafic ferroviaire atteint désormais 85 % de son niveau d’avant-crise, contre 63 % en plein confinement).
La reprise des déplacements des Français, moteur de la reprise économique
Un autre indicateur témoigne de l’ampleur et de la vitesse de la reprise des activités économiques sur le territoire : les déplacements matinaux – pour l’essentiel des trajets du domicile vers le lieu de travail, qui représentaient durant le confinement moins de 25% de leur volume habituel – atteignent désormais 60 % de leur niveau de début février.
Une remontée en charge nette, bien que progressive, qui illustre « sans doute le maintien d’une large part de télétravail pour certaines professions et dans certains territoires ». La perte d’activité dans les services marchands atteindrait un niveau identique à celui constaté dans l’industrie, mais avec une perspective de croissance plus rapide dans les semaines à venir, puisqu’un certain nombre de fermetures administratives ou de restrictions administratives ont été levées ou assouplies le 14 juin.
L'activité économique diminuerait donc d’environ 17 % au 2ème trimestre 2020, et non de 20 % comme estimé par l’Insee il y’a 3 semaines, après un recul du PIB de 5,3 % au 1er trimestre. Cette embellie, indique l’institut statistique, « tient également à la disponibilité de nouveaux indicateurs en dur sur le mois d’avril » ayant permis aux statisticiens d’affiner leur approche de l’impact du confinement sur l’économie française.
7,8 millions de salariés en chômage partiel fin mai
Autre signe de la reprise de l’activité en France, le nombre de salariés placés en chômage partiel qui a atteint 7,8 millions fin mai (900 000 de moins qu’en avril, mais 600 000 de plus qu’en mars). « C’est moitié moins d’heures qu’en avril : la décrue est vraiment manifeste, c’est vrai dans le commerce et le bâtiment », a souligné Muriel Pénicaud sur Radio classique, rappelant que l’État a jusqu’alors « dépensé pas loin de 17 milliards d’euros » (31 ont été prévus pour toute l’année) pour financer le dispositif d’activité partielle, destiné à limiter l’impact de la crise sur l’emploi et à minimiser les licenciements. « En mai, dans le secteur privé, un salarié sur deux est allé travailler sur son lieu de travail, un sur quatre était en télétravail, un quart en chômage partiel, en garde d’enfant ou en arrêt maladie », a aussi commenté la ministre du Travail. En mai, 5 % seulement des salariés travaillaient pour une entreprise ayant cessé son activité, contre 12 % en avril et 19 % en mars. Pour la ministre du Travail, l’enjeu est à présent « de travailler tous », pour traduire en actes le « travailler et produire davantage » du président Macron de dimanche soir.
Source : batiweb
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