Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

12 mai 2022
L’assurance-emprunteur se réforme et créé de nouveaux gagnants
La réforme de l’assurance-emprunteur, dite loi Lemoine, entre en vigueur le 1er juin 2022 et oblige les assureurs à repenser leurs grilles tarifaires, qui seraient plus élevés pour les nouveaux emprunteurs. Mais elle constitue une très bonne nouvelle pour les ménages les plus fragiles.

L’autorisation de changer d’assurance de prêt à tout moment, réclamée par les associations de défense de consommateurs, les courtiers et les assureurs hors du système bancaire et présentée comme une grande avancée pour le pouvoir d’achat, permet ainsi de faire jouer la concurrence entre assureurs. L’autre volet de la loi est l’interdiction pour les banquiers et assureurs de s’enquérir de l’état de santé de nombre de ses clients, pour permettre une plus grande égalité : les bénéficiaires de cette nouvelle règle sont ceux qui n'empruntent pas plus de 200.000 euros (400.000 euros à deux) et prévoient d'avoir remboursé leur crédit avant leur soixantième anniversaire. Près de la moitié des prêts distribués seraient concernés ; la fin de la sélection médicale est une bouffée d’air frais pour les personnes malades ou fragiles ; cependant, pour les emprunteurs jeunes et en bonne santé, devraient s’attendre à une augmentation des prix des couvertures, la hantise des assureurs étant d’assurer à l’aveugle et d’avoir à assumer le crédit de personnes s'étant endettées en sachant pertinemment qu'elles ne pourront pas rembourser. 

Les plus aisés parmi les gagnants ? 

En guise de prévention, les prix devraient revenir à la hausse ou alors se fonder sur d’autres critères que la santé, à l’instar de l’âge, du lieu d’habitation, du comportement (fumeur ou non) ou revoir leurs garanties, en excluant par exemple d’office certaines maladies de leurs couvertures. Comme par ironie, les personnes les mieux portants et capables de s’endetter au-delà 200 000 euros individuellement ou 400 000 euros à deux, pourraient bénéficier de la réforme, les assureurs étant particulièrement friands de ces profils.  
Conscients que la réforme pourrait avoir des effets de bord, les parlementaires ont prévu d'en mesurer les conséquences dans deux ans ; le diagnostic sera cependant difficile à réaliser. 

Source : Les Echos / Reproduction interdite 
haut de la page