Alors que les taux de crédit immobilier atteignant en moyenne 1,27 %, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, cette hausse de 0,20 point à 0,75 point du barème chez les banques impacte particulièrement les primo-accédants modestes, déjà confrontés à des prix immobiliers qui explosent.
Le réseau Laforêt constate, depuis début 2022, une baisse de 5 à 7 % des acheteurs de moins de 35 ans et des employés et ouvriers, dont le taux d’endettement dépasse le plafond des 35 % décidé par le HSCSF et qui ont du mal à se constituer un apport. A la hausse des taux, au durcissement des conditions d’octroi, et surtout au niveau élevé des prix immobiliers, s’ajoute, pour ces emprunteurs, le faible niveau de l’usure, c’est-à-dire des taux maximaux auxquels les banques sont autorisées à prêter. Pour les prêts de vingt ans et plus, le taux d’usure n’est, depuis début avril, que de 2,40 % ; ce taux est calculé chaque trimestre par la Banque de France pour les différentes catégories de crédit, sur la base des taux moyens pratiqués par les prêteurs le trimestre précédent, augmentés d’un tiers. La marge de manœuvre pour les acquéreurs est donc mince.
Les banques font la fine bouche
« Avec la hausse des taux, beaucoup de projets émanant des primo-accédants et des ménages modestes dépassent le taux d’usure au moment des calculs », constate Olivier Lendrevie, président du courtier Cafpi, précisant estimer que dans son réseau, « l’ordre de grandeur pour les dossiers refusés à cause du taux d’usure est d’un sur quatre, mais il est difficile à préciser car il nous arrive de ne pas présenter des dossiers à la banque comme nous savons qu’ils seront refusés pour cette raison ». Avec la crise des matières premières, les faibles disponibilités des artisans et la performance énergétique, les banques rechignent à financer les opérations dans les biens avec travaux ; parfois, avec la hausse des prix de l’essence, la distance domicile-travail vient s’ajouter à l’équation.
Pour les emprunteurs, liquider les crédits à la consommation est dans leur intérêt, tandis que d’autres ne peuvent jouer que sur l’apport, atteignant un niveau de 10,4 % sur les quatre premiers mois de 2022, en glissement annuel, constate l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
Source : Le Monde / Reproduction interdite