Face au défi du réchauffement climatique, l’isolation des bâtiments contre la chaleur devient un enjeu majeur de la construction et de la rénovation.
Selon Karine Jan, responsable du service Bâtiment durable au Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), deux leviers d’action existent : « se protéger du rayonnement solaire, et pouvoir faire sortir la chaleur ». Pour pouvoir aérer la nuit, des bâtiments traversants permettent de créer des courants d’air, tandis que les ventilateurs au plafond devraient se multiplier, à l’instar des alcôves et terrasses, et au détriment des grandes baies vitrées ouvertes sur le sud. L’installation de « brise-soleil » (lames de bois orientées qui permettent à la lumière d’entrer en hiver mais pas en été) et volets permettent d’être au frais : le tout est d’éviter l’installation de climatiseurs, à l’impact grave sur l’environnement.
Les matériaux de construction les plus lourds, comme la pierre de taille ou le béton, sont les plus isolants. En revanche, ils sont aussi chers et polluants, entrant en contradiction avec la RE2020, qui favorise les matériaux biosourcés : or, des isolants biosourcés existent, comme la laine de chanvre ou de bois, la ouate de cellulose, ou en associant le béton et le bois.
Le confort d’été, condition sine qua none
De même, la RE2020, comme les DPE, met en avant le confort d’été, en calculant le nombre d’heures dans l’année (canicules comprises) où la température intérieure devrait théoriquement dépasser un certain seuil (26 degrés en général) : un degré de plus représente un point d’inconfort, et sur un an, le bâtiment ne pourra en cumuler plus de 1 250. Un bâtiment peut être autorisé au-delà de 350 degrés-heures d’inconfort, mais il sera considéré comme plus consommateur d’énergie. "Le confort d'été, il va être pris en compte par rapport à la dimension du bâtiment, la taille des ouvertures, les protections solaires qu'on va pouvoir y mettre, l'inertie... Un bâtiment qui a une forte inertie va pouvoir amortir l'onde solaire au cours de la journée et restituer au cours de la nuit l'énergie emmagasinée", détaille Marc Schoeffter, ingénieur au service bâtiment de l’Ademe.
Source : BFM TV / Reproduction interdite