Comprendre l'immobilier
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08 juin 2022
Les prix immobiliers orientés à la baisse
Pour compenser la remontée fulgurante des taux de crédit, les prix de l’immobilier devraient baisser, et plusieurs indicateurs semblent indiquer que cette tendance devrait avoir lieu.
Les prix à Paris avoisinent les 10 200 euros/m², en baisse de 1,3 % depuis le début de l’année, soit le huitième mois de baisse consécutif, permettant une nouvelle fluidité du marché, permise par l’exode des Franciliens. La tendance à la baisse se ressent également à Lille (-1,1 %), Nice (-0,4 %) et Nantes (-0,4 %), alors que le printemps rime normalement avec sursaut du marché immobilier et hausse des prix. L’effet Covid continue à jouer, tout comme la baisse du pouvoir d’achat : de plus en plus de ménages avaient été obligés de se reporter en périphérie des grandes métropoles, tandis que les taux de crédit, les prix de l’énergie et du carburant et l’inflation ne cessent d’augmenter.
Cependant, si cette situation de baisse des prix concomitante à la remontée des taux serait profitable aux acheteurs, il demeure que la hausse actuelle des taux de crédit est plus faible que celle de l’inflation. Une situation qui devrait soutenir la demande de ménages moins contraints financièrement dans les prochains mois. Pour les autres, une baisse des prix de l’immobilier constitue une sacrée bouffée d’air après trois années exceptionnelles pour l’immobilier. Les professionnels se mettent à prévoir des baisses de 10 à 15 % dans les grandes villes, comme cela avait été pronostiqué au début de la crise sanitaire, sans se réaliser, signe que le marché est toujours susceptible de changer.
Les villes moyennes et rurales ont le vent en poupe
Les villes moyennes et rurales ont en effet été remises sur le devant de la scène par la crise sanitaire : les prix y ont grimpé de 3 % depuis le début de l’année et de 17 % depuis mars 2020, en demeurant très abordable (1 780 euros/m² en moyenne contre 1 521 euros il y a deux ans), avec un manque de foncier et des maisons bénéficiant de grands espaces extérieurs. 38 % des Français ont déclaré à Opinion Way souhaitent déménager dans un cadre de vie plus éloigné du centre urbain, dont 40 % des habitants de l’agglomération parisienne, soit une hausse de 11 points en un an.
La FNAIM table sur « un ralentissement de la hausse des prix en France dans les prochains mois». «Les fortes hausses des prix de l’énergie et des carburants pourraient remettre en cause les aspirations nées de la crise sanitaire, à savoir le regain d’intérêt pour les maisons - plus énergivores que les appartements - et pour les logements situés plus loin des centres-villes et qui nécessitent parfois l’achat d’un véhicule supplémentaire», conclut Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim.
Source : Le Figaro / Reproduction interdite