Cette semaine, la Banque de France s’est alertée suite à la publication de son rapport trimestriel d'évaluation des menaces pesant sur le système financier français. Cette alarme concerne la forte progression de l'endettement des entreprises et des ménages due à la crise sanitaire, qui menace de freiner la reprise économique.
Cette publication ne décrit pas nécessairement des dangers imminents, mais les risques dont la probabilité de matérialisation est élevée et leur impact potentiellement systémique.
Malgré des mesures rapidement prises par le gouvernement français répondant aux besoins de financement des entreprises bloquées par leur trésorerie, « l'ampleur de ce choc de liquidité reste incertaine et sa résorption conditionnée par le rythme de la reprise de l'activité économique. L'augmentation de l'endettement des entreprises est susceptible de dégrader la solvabilité de nombre d'entre elles », s'inquiète la Banque de France.
Par répercussion « une hausse marquée des défaillances d'entreprises pourrait à son tour induire une augmentation des créances douteuses au bilan des banques, freinant la dynamique du crédit, nécessaire à la reprise économique », indique Sylvie Goulard, sous-gouverneure de la Banque de France et « une augmentation importante du chômage est susceptible d'accroître le poids du remboursement des crédits, ce qui se traduirait par un risque de crédit accru et/ou un moindre dynamisme de la consommation », ajoute-t-elle.
Dans le rapport, nous pouvons également lire que « la profitabilité future des banques » sera impactée dans un contexte de taux d’intérêt bas et que « les assureurs-vie voient leurs contraintes de gestion actif-passif se renforcer alors que le rendement de leurs portefeuilles d'actifs poursuit son érosion progressive ».
Sylvie Goulard, conclut en expliquant que « la maîtrise de l'endettement des entreprises, des ménages, comme des finances publiques, constituera un objectif déterminant, aussi bien au plan macroéconomique que pour la stabilité financière ».
Source : BFM TV
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