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15 juin 2022
Les villes touristiques en croisade contre Airbnb
Les stations balnéaires multiplient les mesures contre le « modèle Airbnb », qui engendre, selone elles, hausse des prix, pénurie de biens immobiliers, que ce soit pour les saisonniers, les locations à l’année ou les familles.
Ainsi, selon l’Insee, de 1968 à 2018, le nombre de résidences secondaires sur le littoral breton a été multiplié par 3,6 et le nombre d’annonces de locations saisonnières a explosé ; la crise sanitaire, en favorisant le télétravail, a même encore accéléré la baisse de l’offre de locations à l’année. Les programmes immobiliers actuels se consacrent aux résidences secondaires et à la spéculation liée au tourisme, impactant d’autant le locatif privé et l’accession à la propriété, et donc les jeunes actifs et les plus modestes.
Les réglementations restrictives en débat
Ainsi, Saint-Malo a instauré en 2021 un quota maximal de logements de type Airbnb, de l’ordre de 12,5 % intra-muros, un pourcentage encore plus restreint dans le secteur littoral environnant. De nombreuses villes de France, de Nice à Colmar, songent à une telle législation, même si la réglementation malouine fait l’objet de deux recours pour excès de pouvoir devant le tribunal administratif de Rennes, certains arguant que comme l’autorisation est limitée aux seules personnes physiques, cette règle exclut les SCI familiales, d’autres que la loi fait le jeu de l’hôtellerie face à la concurrence des locations meublées plutôt que de protéger les logements. Le collectif Un logement pour tou.te.s en Bretagne proposent de placer toute la Région en zone tendue, afin de permettre une surtaxation des résidences secondaires, et à créer un statut de résident en Bretagne qui n’autoriserait, dans certaines communes, à acquérir un bien qu’après y avoir habité un an.
Cependant, les résidences secondaires peuvent s’avérer un pari gagnant pour les collectivités, non seulement en termes de fiscalité, avec des taux de taxe foncière et de taxe d’habitation plus élevés que pour les résidences principales, mais aussi de consommation de services publics et de maintien d’activité et d’emplois. Cependant, les prix explosent et le parc locatif privé se réduit comme peau de chagrin face aux résidences secondaires. Devant une telle situation, la commune de Saint-Lunaire, pour contrer la situation, la rareté des fonciers et la Loi Climat et Résilience, compte s’en remettre au bail réel solidaire.
Source : Le Figaro / Reproduction interdite
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