Dans un contexte déjà peu amène pour les ménages les plus modestes et les primo-accédants, les hausses de prix à deux chiffres constatées dans les villes moyennes devraient aussi les décourager.
Si le nombre de transactions devrait atteindre le million en 2022, les volumes sont nettement inférieurs à ceux constatés en 2021 : plébiscitées par les acheteurs depuis 2 ans, les villes moyennes connaissent aussi une baisse de rythme, constatée selon Immonot par 44 % des études de notaires (contre 32 % il y a deux mois), tandis que 13 % d’entre elles enregistraient des hausses de l’activité (contre 23 %). Pour les professionnels, les causes en sont multiples : fin du report des transactions avortées de 2020, hausse des taux de crédit, durcissement des conditions d’octroi et surtout hausse des prix.
L’exemple angevin
Alors que le stock de logements se reconstitue à Paris (+4 % en un an), il baisse de 5 % en région. Résultat, les plus modestes sont contraints d’aller chercher en banlieue. C’est ainsi le cas à Angers où les prix en centre-ville, dopés par la recherche pour colocation et les investisseurs alléchés par la location saisonnière, ont augmenté de 30 % en deux ans ; les villes de Trélazé et du Lion-d’Angers ont servi de zones de report pour les acquéreurs, mais là aussi, les prix ont progressé de 14 % en un an. Résultat, le pouvoir d’achat des Angevins a fondu comme neige au soleil : avec un montant emprunté égal, ils ne peuvent s’offrir qu’un 60 m² en ville, alors qu’avant la crise sanitaire, ils pouvaient acheter un 90 m². Même constat à Dunkerque (+7,9 %), Vannes (+7,9 %) ou Mulhouse (+6,8 %), en un an seulement.
L’adoption de la RE2020 devrait contribuer à encore renforcer la hausse. Un ralentissement occasionné par les secundo-accédants est également à prévoir, qui négocient davantage avant d’acheter, avec 2,6 % de marge de négociation à l’échelle nationale constatée par Orpi, une marge encore amplifiée si le bien nécessite des travaux.
Source : Le Monde / Reproduction interdite