A rebours du constat communément partagé, une étude du cabinet Astérès pour Emeria (ex-Foncia groupe) estime que la France n’est pas tant en situation de manque de logements, en dépit de la baisse de la construction et de l’explosion des prix.
La France, depuis l’an 2000, a enregistré un déficit d’environ 157 000 logements, soit peu ou prou le nombre de personnes sans logement, et ce principalement en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France (plus de 64 000 logements en déficit pour chacune des deux régions). Or, selon l’étude, le besoin de logements supplémentaires pour les années à venir ne s’élève « qu’à » 14 000 par an : la demande de logements s’élèverait à 388 000 par an, « portée principalement par la décohabitation), tandis que l’offre en 2021 s’élève à 374 000 logements mis en chantier. Là encore, ce sont en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France que les besoins sont les plus importants : respectivement 6000 et 9000 par an. À l'inverse, l'offre est excédentaire en Bretagne (6000 logements) ou dans les Pays de la Loire (5000).
Lutter contre l’étalement urbain : la vraie solution
De surcroît, nombre de municipalités estiment que l’envolée des prix est due aux logements vacants (3 millions selon l’Insee) et aux résidences secondaires (3,7 millions) : là encore, le cabinet Asterès estime que cette idée est fausse. « Les résidences secondaires sont principalement situées dans des zones rurales touristiques, loin des métropoles. Quant aux logements vacants présents dans les zones tendues, ils le sont majoritairement pour de courtes durées et pour des raisons difficilement compressibles (travaux, temps de battement entre deux locataires) ».
L’étude recommande donc, pour faire baisser les prix, de redynamiser les villes moyennes pour ainsi désengorger les métropoles, cette démarche passera par des investissements dans les services publics, dans l’industrie, le développement du télétravail et l’adaptation des villes au vieillissement, aux jeunes actifs, aux étudiants et autres nouvelles populations. Cela dans le sens du programme Action Cœur de Ville, qui a vu le nombre de ventes grimper de 17 % dans les villes concernées depuis 2018, et de 12 % depuis 2020.
Source : Le Figaro / Reproduction interdite