Le nombre de transactions décroche par rapport à une année 2021 exceptionnelle ; si les prix demeurent stables, ils devraient commencer à baisser d’ici six mois à un an.
Ainsi, le nombre de transactions en 2022 devrait baisser de 20 % par rapport à 2021, et se stabiliser sous la barre du million, voire des 950 000. Cette accalmie arrive après que les prix se soient envolés, atteignant 290 654 euros en moyenne pour une maison, dont le mètre carré grimpe de 10,4 %. Même constat pour les appartements, dont le mètre carré a renchéri de 7,4 %, coûtant en moyenne 240 960 euros. Premier au rang des coupables : la hausse des taux de crédit. Crédit Logement enregistrait, en mai, une baisse de 14 % des prêts consentis dans les trois derniers mois ; une chute qui devrait s’alourdir à 20 % en juin.
A Paris, les prix se stabilisent, avec un recul de 2 % du prix du mètre carré à 10 170 euros, et de 2,8 % pour les petites surfaces : là encore, les investisseurs sont rebutés par l’interdiction de louer, frappant les passoires thermiques, ainsi que l’obligation, à partir du 1er septembre, de réaliser un audit énergétique à chaque vente. Les déménagements de Parisiens dopent les prix en Ile-de-France : +14 % pour les maisons en Seine-et-Marne. La tendance demeure à la hausse dans les grandes villes : +5,3 % à Marseille, 4,6 % à Nice, 6,5 % à Strasbourg, 3,7 % à Toulouse et Montpellier, tandis que les prix se stabilisent à Lyon, Lille, Bordeaux et Nantes. L’effet Covid continue de peser sur les prix, les faisant grimper de 12,5 % dans les zones rurales et de 18,3 % dans les zones de résidences secondaires ; mais il serait exagéré de parler d’exode urbain, puisque le télétravail garde une influence limitée.
Des prêts de plus en plus difficiles à obtenir
La demande n’a pas baissé, mais les difficultés pour obtenir un prêt ont, elles, augmenté : « La hausse des taux, encore frémissante en février, s’est réveillée en mars et est loin d’être achevée », observe Olivier Lendrevie, président de CAFPI. « Jusqu’à Noël 2021, les emprunteurs pouvaient souscrire un crédit à 1,5 % sur vingt-cinq ans. Aujourd’hui, nous approchons les 2 % et devrions atteindre 2,5 % fin 2022, puis 3 % en 2023. Or, un point de hausse augmente la mensualité de 6 % et réduit la capacité d’achat d’autant. » De plus, les frais de garantie font que le taux effectif global du prêt dépasse souvent la limite du taux d’usure, aujourd’hui fixé à 2,4 %, faisant qu’un prêt sur cinq est refusé. Le « reste à vivre » de l’emprunteur, à savoir ses charges de transport ou de carburant, est de plus en plus scruté, réduisant d’autant le nombre d’emprunteurs… ce qui devrait, mécaniquement, faire baisser les prix.
Source : Le Monde / Reproduction interdite