D’après un sondage réalisé par la FNAIM auprès de 1 000 individus en mai 2022, le contexte économique difficile, en premier lieu l’inflation galopante, oblige les Français à repenser, voire annuler leur projet immobilier.
30 % des personnes interrogées seulement estiment que la période est favorable à l’achat d’un bien. « On voit très nettement que côté acquéreurs, la perception de la conjoncture est totalement différente de celle constatée il y a un an. Il s’agit d’une chute de 28 points de cet indice (en un an) et du niveau le plus bas enregistré depuis 10 ans. Ce sondage annonce incontestablement un ralentissement de l’activité immobilière », indique Jean-Marc Torrollion, Président de la FNAIM. 49 % des sondés estiment que la période est favorable à la vente (contre 55 % il y a un an) et 33 % que l’époque est propice aux « bonnes affaires » (29 points de moins en un an, le niveau le plus bas depuis 2012 !). Les acquéreurs seront moins nombreux que les vendeurs : conséquence directe, 68 % des personnes interrogées ayant un projet immobilier redoutent que l’inflation ne vienne le retarder et 18 % parlent même d’annuler carrément. Sur le marché global, 9 % des projets immobiliers pourraient être touchés avec cette perception négative que peuvent avoir les acquéreurs et les vendeurs de la situation, « soit environ 100 000 transactions ». Pour les primo-accédants, 44 % considèrent que c’est un bon moment pour le devenir, contre 69 % il y a un an.
Le marché français, toujours résilient
A l’heure actuelle, Jean-Marc Torrollion remarque que les transactions sont toujours nombreuses. « 1 175 000 transactions ont été actées au 31 mars sur un an, il y en avait 1 080 000 au 31 mars 2021. On reste quand même sur une dynamique exceptionnelle. Le marché français est le plus dynamique d’Europe après celui de la Grande-Bretagne », avec un prix moyen dépassant la première fois les 3 000 euros/m² (+7,7 % en un an). Cependant, les compromis de vente baissent de 3 % en 2022, la hausse des prix ralentit (+0,7 % en février, +0,9 % en mars, +0,4 % en avril, +0,3 % en mai) tandis que le taux moyen d’un emprunt atteint 1,25 % au moins de juin hors assurance, selon la FNAIM et CAFPI.
« Cette situation où les ménages peuvent emprunter pour des projets immobiliers de long terme, à un taux très significativement inférieur au taux auquel l’État français s’endette, (…) ce n’est pas tenable », alerte Olivier Lendrevie, Président de CAFPI, qui craint que les taux de crédit pratiqués par les banques continuent d’augmenter dans les prochaines semaines. La hausse des taux a déjà engagé une perte de la capacité d’emprunt pour de nombreux ménages, « de l’ordre de 5 % sur les deux durées les plus courantes qui sont les 20 et 25 ans ». Avec une mensualité de 1 000 euros, pour un emprunt sur 25 ans, on constate plus de 13 000 euros de différence entre les taux pratiqués en décembre dernier et ceux que connaissent les acquéreurs aujourd’hui. La FNAIM table ainsi sur une baisse des volumes de ventes entre 8 % et 10 %, « ce qui malgré tout est largement absorbable en termes d’activité et qui positionnerait le marché à un niveau très respectable, voire encore important » explique Jean-Marc Torrollion qui évoque une hausse continue des prix, hormis dans les villes les plus chères comme Paris.
Source : Le Parisien / Reproduction interdite