Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

07 juil. 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 6 juillet
1- Les nouveaux conseils municipaux écologiques inquiètent les professionnels de l’immobilier 2- Les propositions chocs d’une note du Trésor pour rééquilibrer le marché du logement 3- L’immobilier se rétablit vite depuis le déconfinement

1- Les nouveaux conseils municipaux écologiques inquiètent les professionnels de l’immobilier

 

Le nouveau maire de Bordeaux, Pierre Hurmic a annoncé sa première mesure : la réexaminassions au cas par cas des 30 000 nouveaux logements prévus par Alain Juppé. Il compte aussi revoir entièrement la politique d’urbanisme de la ville.

 

Pierre Hurmic n’est pas le seul nouveau maire issu de cette « vague verte ». Jeanne Barseghian à Strasbourg, Gérogory Doucet à Lyon sont de nouveaux élus écologiques tandis que Michèle Rubirola à Marseille et Anne Hidalgo à Paris ont remporté leur commune respective grâce à des alliances avec les verts. Tous ont en commun la lutte contre la construction d’immobilier neuf et l’artificialisation des sols qui en découle. 

 

La présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), Alexandra François-Cuxac explique que « Le résultat sorti des urnes dimanche dernier a surpris. Au-delà des réussites aussi spectaculaires qu’inattendues dans des villes qui font le cœur de notre marché, l’inquiétude verte a partout joué un rôle-clé et marquera de son empreinte les politiques municipales ». Elle souligne que la FPI cherchera avant tout le dialogue et le compromis avec les nouveaux conseils municipaux : « À nous de montrer que la réponse ne se résume pas à la rénovation thermique et à l’ouverture de parcs urbains, mais passe nécessairement par le neuf. À nous de défendre le paradoxe d’une ville d’autant plus verte et résiliente qu’elle continue de construire et de se reconstruire. » Car pour le moment personne ne sait réellement quelle sera l’action des nouveaux maires élus.

 

Le secteur de la promotion immobilière reste en difficulté après deux mois d’arrêt des chantiers. De plus, les autorisations et mises en chantier sur les mois de mars, d’avril et mai ont chuté de 46% selon le ministère de la ville.

 

Le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie souligne que « Notre priorité est désormais d’éviter un trou d’air à l’automne. Des travaux sont en cours pour accélérer les procédures, par exemple, en accélérant la dématérialisation des autorisations d’urbanisme. » Si des mesures urgentes ne sont pas prises, le secteur de la promotion immobilière pourrait engendre 200 000 pertes d’emplois. 

Source : Le Figaro 

2- Les propositions chocs d’une note du Trésor pour rééquilibrer le marché du logement

 

La direction générale du Trésor a publié vendredi des idées pour rééquilibrer le marché du logement. Cette note écrite par Thomas Tardiveau, adjoint au chef du bureau des activités tertiaires et de la concurrence à la direction générale du Trésor, « ne reflète pas nécessairement la position du ministère de l’Economie et des Finances » mais rappelle qu’il existe des solutions. Car le marché du logement français est profondément déséquilibré. Le taux d’occupation des logements varie de 10 % à 94 % selon les communes, et le niveau des prix moyens communaux des logements va de moins de 500 à plus de 12 000 euros le m², souligne la note.

 

1. Taxer davantage la détention foncière

 

L’immobilité du logement « permet aux propriétaires de foncier constructible de bénéficier d’une rente pouvant justifier des mesures pour en capter une partie […] ou pour limiter la rétention foncière dans les zones où le marché du logement est en excès de demande », explique la note. « La taxation du stock immobilier, comme les taxes sur les logements vacants ou sur les résidences secondaires, pourrait théoriquement être utilisée pour limiter le taux de vacance à condition d’être calibrée en fonction du coût d’opportunité à laisser un bien inoccupé. » Malheureusement ces taxes ne sont plus « correctement calibrées » car les valeurs cadastrales datent de 1971. De plus, quand les villes construisent des infrastructures, elles renchérissent le prix des terrains et logements à proximité, donc « il est justifié que la fiscalité immobilière de stock (taxe foncière notamment) serve à financer ces opérations en prélevant une partie de la rente foncière induite par l’investissement public ». L’auteur de la note propose d’aller plus loin « La fiscalité pourrait favoriser les opérations de renouvellement urbain ou les opérations en zones déjà urbanisées, en taxant davantage la rétention foncière ».

 

2. Limiter la construction neuve en zones rurales

 

En France, la consommation d’espaces naturels augmente plus rapidement que la population. « Depuis 2000, la construction neuve en zones en excès d’offre est décorrélée du nombre d’habitants, et le parc de logements existants est sous-utilisé », déplore la note. Cela coûte moins cher de construire que de rénover, donc on construit plus de maisons individuelles hors des villes et les centres des bourgs moyens se vident : 41 % des logements construits en 2018 sont individuels, mais ils représentent plus de 93 % de la consommation des sols causée par l’habitation. Or l’artificialisation des sols et l’étalement urbain sont néfastes, pour la planète, la société et l’économie. Pour diminuer la construction de logements neufs sur les terrains nus (lorsque le taux de logements occupés est inférieur à 90 %), la note propose que « d’éventuelles opérations de constructions neuves ne soient lancées que si les logements existants ne peuvent être rénovés et doivent être démolis pour être reconstruits ». 

 

3. Privilégier l’immeuble, pénalisera la maison individuelle

 

Dans les villes où le taux de vacance est faible mais où les prix sont modérés, la note indique que « Le nombre de logements devrait continuer à augmenter, mais à travers des opérations de construction faiblement consommatrices de sols, utilisant efficacement le foncier nu à disposition ou le potentiel local de densification », c’est-à-dire avec des immeubles de logements collectifs. L’auteur propose de créer un « marché de permis à artificialiser les sols, un plancher de densité pour les constructions dans les plans locaux d’urbanisme (une idée de France Stratégie), ou une forme de bonus-malus qui dépendrait de la densité des projets de construction, applicable à la fois à leurs porteurs et aux collectivités locales ». 

 

4. Arrêter les aides fiscales en zones détendues 

 

La note se félicite de l’abrogation du prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf en zones rurales à horizon 2022, « qui mettrait fin au subventionnement de constructions neuves dans des communes où elles ne sont pas nécessaires ». De même, la fin du Pinel prévue en 2022 « supprimerait une distorsion » car, en plus de son effet inflationniste sur les prix, cette aide « favorise la construction plutôt que la rénovation, là où les plafonds de loyer sont moins mordants, c’est-à-dire dans des zones où le marché locatif est moins tendu, souvent en périphérie ». 

 

5. Imposer la rénovation énergétique à certains copropriétaires 

 

« Actuellement les travaux de rénovation thermique doivent être votés à la majorité de tous les copropriétaires, alors que les travaux d’entretien ne sont votés qu’à la majorité des suffrages exprimés », remarque Thomas Tardiveau. Il suggère de réviser à la baisse le seuil de prise de décision pour la réalisation de travaux de rénovation permettant un gain avéré de performance énergétique, « compte tenu du tissu abondant d’aides publiques pour accompagner les ménages modestes ». 

Source : L'Opinion

3- L’immobilier se rétablit vite depuis le déconfinement

 

Après 2019 et un nombre record de transactions (plus de 1 million de ventes), 2020 devait également être une année exceptionnelle pour le marché immobilier. L’arrivée du COVID-19 et le confinement ont entrainé une chute du nombre de transactions. Selon la FNAIM, fin avril, le nombre de transactions, sur douze mois, s’établissait à 973 000, soit 8,6 % de moins que fin décembre 2019.

 

L’arrêt du marché aura été de courte durée, avec un constat unanime de reprise pour les agents immobiliers et les sites d’annonces depuis le déconfinement. Alors que pendant le confinement, Seloger enregistrait une chute de 40% d’audience sur son site, celle-ci a rebondit de +60% en juin pour revenir à un nombre d’annonces publiées similaire à l’avant-crise, « avec toutefois plus de demandes de maisons et une attention particulière sur les espaces extérieurs », observe Bertrand Gstalder, Directeur de SeLoger.

 

De son côté, dans son étude publiée ce matin, le réseau d’agences Century 21 constate également ce retour d’activité : « En raison des huit semaines d’arrêt total du marché, le semestre s’achève certes sur un nombre de transactions en retrait de 27 % par rapport à la même période de 2019, mais la demande est redevenue forte et soutient les prix, dont nous évaluons la hausse, dans la même période, à 3,1 % pour les appartements et 2,3 % pour les maisons, avec à peine moins de marge de négociation, à 5,1 % », analyse Laurent Vimont, Président de Century 21.

 

Toujours plus haut à Paris

 

Le prix au mètre carré à Paris poursuit son ascension, de +7,4% sur un an, pour atteindre 10 670 €/m² en moyenne. Mais la demande change, avec plus de ménages et moins d’investisseurs, inquiets de la conjoncture économique (63,5% de ménages en 2020 contre 57% en 2019 et 29% d’investisseurs contre 31% en 2019). Conséquences de cette nouvelle clientèle, une hausse de 10 m² de la surface moyenne achetée et une hausse de 17,2% sur 12 mois du montant moyen de l’acquisition, pour atteindre 547 022€. 

 

Dans toute l’Ile-de-France, c’est la hausse des prix qui s’impose : + 8,8% pour les appartements et + 2,8 % pour les maisons. Les plus fortes hausses sont en Bretagne (+ 11%), Centre-Val de Loire (+ 11,4%), Pays de la Loire (+ 12,9%, tiré par Nantes) et Occitanie (+ 10,5%). En revanche, des baisses sont observables en Nouvelle Aquitaine (– 4%), Normandie (–3,1 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (– 1,3%).

 

Il faut tout de même faire attention, la crise sanitaire et le durcissement de l’accès au crédit conjugués font craindre une baisse de 21% du nombre des ventes, en 2020, mettant en danger la santé d’environ 3 000 agences, soit 18 % du secteur, et menaçant 20 000 emplois, selon la FNAIM : « En comparaison, la crise de 2008-2009 avait fait fermer 2 500 agences et perdre 17 500 emplois », rappelle Jean-Marc Torrollion, Président de la FNAIM.

Source : Le Monde

 
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