Comprendre l'immobilier
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20 juil. 2022
La Bretagne, nouveau cluster de résidences secondaires
La crise sanitaire a accéléré un mouvement à l’œuvre depuis une dizaine d’années déjà dans la région bretonne, eldorado touristique et des résidences secondaires. Si les retombées économiques sont bienvenues, la hausse des prix de l’immobilier entraîne tensions sociales et exclusions des locaux.
Les grandes villes touristiques ne sont plus les seules à faire la chasse aux locations touristiques et aux résidences secondaires inoccupées 300 jours par an. En Bretagne sud, c’est près d’un logement sur 5 qui n’est pas habité à l’année, avec des pics à 60% à Belle-Ile, ou 80% à Arzon, à l’entrée du golfe du Morbihan. Dans le département, la demande a fait exploser les prix, en hausse de 40% en cinq ans. Pour certains locaux, se loger devient parfois impossible, ils s’estiment alors poussés dehors par des néo-arrivants aux mentalités de colons.
Une réponse politique inégale et insuffisante
Le président de la région, Loïg Chesnais-Girard (ex. PS) réclame depuis longtemps des outils à l’Etat pour réguler les locations courte durée. En particulier, le classement en zone tendue permettrait de postuler à l’encadrement des loyers pour de nombreuses communes. La majorité présidentielle de son côté, dont est issue la quasi-totalité des députés de la région, prône une accélération de la construction, notamment dans les dents creuses. La crise sociale qui se présente favorise également des mouvements alternatifs, plus militants, tels que Dispac’h. Appartenant à une mouvance indépendantiste d’extrême gauche, le collectif réclame un statut de résident, semblable à celui revendiquer par les Corses, et largement inconstitutionnel.
Pour les habitants concernés, la pénurie de logements pourrait se transformer en une « pénurie de bras » : la région entière menacerait alors de devenir une stricte destination touristique d’été et une maison de retraite à ciel ouvert.
Source : Le Monde / reproduction interdite