Une utilité déjà démontrée  

Dans un récent rapport, « Immobilier 3.0, de la pierre papier à la pierre crypto », Florian Freyssenet estime qu’il y a « de vraies perspectives de nouveaux usages […] surtout pour faire évoluer les choix de financement et les modes de distribution de l’immobilier ». Aux États-Unis, par exemple, RealT affirme avoir tokenisé plus de 200 propriétés avec 10.000 détenteurs de jetons et pense avoir surmonté les obstacles à l'entrée et les coûts des formules traditionnelles telles que les SCPI. Avec ses jetons à 50 dollars et sa grande communauté, qui, selon elle, crée de la liquidité et un véritable marché secondaire, elle prévoit d'entrer en Europe, y compris en France, d’ici la fin de l'année. Mais les sociétés françaises qui s’inspirent de ce modèle s’appuient aujourd’hui sur des matrices plus opaques. Ainsi le modèle de contrat de royalties de bricks.co a été retoqué par les autorités, et Wincity n’a toujours pas réussi à mener une seconde opération depuis son lancement.  

Des barrières avant tout règlementaires  

A l’opposé de cet optimisme, l’avocat Émilien Bernard-Alzias, du cabinet Simmons&Simmons estime que « la tokenisation n’est rien de plus que l’équivalent d’un mécanisme de titrisation d’un actif immobilier avec de la complexité et de l’incertitude juridique supplémentaires. ». Dans le même sens, sa collègue E. Bocianowski rappelle que « la pratique immobilière reste très formelle avec une obligation de publication au registre de la publicité foncière ». Et d’ajouter des incertitudes, encore réelles, sur les droits ou la fiscalité à appliquer à ces nouvelles pratiques.  

Source : Le Figaro / reproduction interdite