Connus pour leur pragmatisme, les investisseurs américains comptent bien profiter de la baisse de l’euro en ces temps de crise. Malgré leur attirance pour le charme intemporel de Paris souvent mis en scène par Woody Allen, ils cherchent aussi une transaction financière et raisonnée en investissant dans des actifs en euros qui ne devraient pas perdre de leur valeur dans les années à venir. Quoi de mieux que la pierre parisienne ! Comme l’explique Richard Tzipine, directeur général de Barnes, « on est à 1 pour 1 aujourd’hui alors qu’il y a dix ans l’euro s’échangeait à 1,45 dollar ! C’est carrément les soldes ici pour eux ! ». 

 

Sans surprise, les quartiers recherchés, outre le triangle d’or du VIII^e arrondissement ou l’avenue Montaigne, sont l’Ouest parisien proche de la Seine ainsi que le Marais et surtout Saint-Germain. Le montant dépensé n’étant pas un sujet, ces clients peuvent débourser plus de 30 000 euros/m². « Au-dessus des 100 m², on y compte 20 % d’étrangers, dont 80 % sont américains » illustre Richard Tzipine. 

À Paris, deux types de clientèle américaine cohabitent sur le marché ; d’un côté les francophiles avec une vision très patrimoniale et culturelle, adeptes du trio parquet-moulure-cheminée, et de l’autre une clientèle plus jeune et souvent plus jet-set qui sera plus attentive sur le quartier et privilégiera le neuf ou déjà rénové. 

 

Exigeants, les investisseurs américains veulent retrouver leurs standards de vie, comme la domotique, la climatisation et globalement la jouissance instantanée. Une nouvelle offre de biens, proche des « condominiums » américains, appartements avec des espaces communs et services haut de gamme compris (piscine, salle de sport, conciergerie, teinturerie…), se développe sur le marché de luxe parisien.