En France, le chiffre d’affaires des entreprises de la construction devrait perdre entre 28 % (dans le meilleur des cas) et 43 % (pour le pire scénario), selon une enquête menée par le cabinet de conseil Simon Kucher & Partners. Si la baisse des prix pratiqués ne s’établirait qu’entre 7 % et 8 %, en revanche le volume d’activité pourrait chuter de 23 %.
« Plus que des annulations de travaux, les entreprises vont subir un décalage dans leur chiffre d’affaires. Nous constations aussi un ralentissement pour le lancement de nouveaux chantiers avec du retard dans la délivrance des permis de construire. Cela génère des inquiétudes, aussi bien pour les particuliers que pour les constructeurs. Leur mode de fonctionnement est de sortir des programmes de développement réguliers. Les travaux publics ont quant à eux subi des retards dus au décalage des élections municipales », constate un représentant du cabinet de conseil.
Quelques pistes pour favoriser la relance :
1 - Prospecter en priorité auprès des clients existants
64 % des entreprises interrogées indiquent qu’elles travaillent déjà à développer leurs ventes auprès de leurs clients existants, et 14 % qu’il s’agit d’une piste en cours de mise en œuvre. 15 % des entreprises confirment y réfléchir.
Pour le cabinet de conseil, il ne s’agit pas d’une stratégie de repli, mais d’allocation adéquate des ressources disponibles : « les producteurs de matériaux, en période de crise, auront du mal à défricher de nouveaux segments et à élargir leur portefeuille de clients. Il est plus simple de se focaliser sur des clients existants. Tous les bureaux d’études sont extrêmement sollicités. Les services marketing doivent effectuer un gros travail de priorisation des clients pour aider les équipes commerciales ».
2 - Recourir davantage au digital
67 % des entreprises interrogées affirment avoir déjà lancé des projets destinés à avoir davantage d’interactions digitales. Plus de la moitié des sociétés sont engagées dans des projets destinés à professionnaliser le business development, en s’équipant par exemple d’outils permettant de gérer la relation client. La vente en ligne fait aussi partie des pistes explorées (33 % des entreprises sont en cours de mise en œuvre, 20 % y travaillent déjà). Un tournant majeur pour une industrie encore très traditionnelle dans son approche.
« On ne va pas digitaliser un parpaing, mais beaucoup de discussions ont été digitalisées durant le confinement. Tout le travail de prescription est difficile à gérer : il faut habituellement visiter les bureaux d’architectes. Ce sont des défis auxquels la filière est confrontée. », ajoute le représentant de Simon Kucher & Partners.
3 - Passer enfin au BIM
Pour autant, 43 % des entreprises jugent encore non-pertinent de mettre à profit le BIM (Building Information Modeling) pour améliorer la planification des projets et générer de potentiels revenus additionnels. 29 % des entreprises y travaillent ; 14 % l’utilisent déjà.
« Le sujet du BIM était un gros sujet en Allemagne il y a cinq ans. Aujourd’hui, c’est un mode de fonctionnement totalement normal. L’Allemagne est un pays où il y a eu de façon récurrente des pénuries de main d’œuvre. Il faut éviter absolument tout retard. On peut modéliser beaucoup plus facilement les constructions », indique le cabinet de conseil.
Source : L'Usine Nouvelle
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