Comprendre l'immobilier

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31 août 2022
Tribune : Le marché immobilier ne fonctionne-t-il que pour les plus riches ?
Le mode de calcul du taux d’usure, et son niveau particulièrement bas, conduit à exclure de l’accès au logement les ménages les plus jeunes et les moins favorisés au lieu de les protéger. C’est ce qu’estime le président du Crédit social des fonctionnaires, Jean-Marie Alexandre, dans une tribune.

Pour le deuxième semestre 2022, les derniers chiffres publiés traduisent d’ores et déjà une nette baisse du nombre de prêts bancaires accordés pour des achats dans l’immobilier ancien : -23 %. Et les refus de prêts sont de plus en plus nombreux, notamment pour les primo-accédants et les ménages les plus jeunes. Même des fonctionnaires, y compris de catégorie A, qui ont pourtant une garantie d’emploi à vie, peinent à emprunter. En cause : un taux d’usure, le taux plafond auquel une banque peut prêter, bien trop bas. 

Une évolution mécanique trop lente 

Passés depuis le 1er juillet à 2,6 % pour les prêts entre 10 et 20 ans, et à 2,57 % au-delà, ils restent très en dessous de l’inflation, estimée quant à elle à 6 %. Le calcul, effectué chaque début de semestre sur les taux pratiqués le semestre dernier, est mécaniquement bien trop lent. Dans un marché qui évolue rapidement, à la hausse, le taux d’usure peut aujourd’hui être basé sur des taux datant d’il y a presque 6 mois.  

De ce fait, au lieu de jouer un rôle protecteur, il finit par exclure les potentiels emprunteurs de l’accès au crédit et à la finalisation de leur projet immobilier.  

Quelles solutions ?  

Outre un calcul plus rapide et actualisé, une réponse possible serait de retirer les frais d’assurance emprunteur du calcul. La notion de taux d’usure, protectrice, ne doit pas être remise en cause. Et, à l’inverse de sa vocation, un taux trop bas conduit aujourd’hui certains ménages à se tourner vers des taux variables ou des assurances moins protectrices. En sortant l’assurance du calcul du taux plafond, on permettrait donc à la fois de maintenir la notion protectrice de taux d’usure, mais en actualisant son contenu pour mettre un terme à la paralysie qu’il entraîne actuellement. 

 

Source : Le Monde / reproduction interdite  

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