Comprendre l'immobilier

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22 sep. 2022
Les coopératives d’habitants, l’exemple suisse pour des logements moins chers et durables
Nées à la fin du XIXe siècle à l’initiative du mouvement ouvrier, les coopératives d’habitants sont en pleine renaissance à Genève. Grâce à l’appui des pouvoirs publics, le canton compte aujourd’hui 128 groupements collaboratifs, à la tête de 12 000 logements.

A Genève, l’immobilier est hors de prix pour de nombreux habitants. Et les logements d’utilité publics, l’équivalent des HLM, sont largement insuffisants puisque seuls 12% du parc voit ses loyers contrôlés par le canton. Les citoyens se sont donc organisés par eux même, en créant des immeubles qui offrent des habitations à loyer abordable, qui rivalisent d’équipements facilitant la vie en commun et de solutions écologiques, et qui associent pleinement les habitants à leur gestion, parfois dès la conception des bâtiments. 

Un modèle coopératif, abordable et anti-spéculatif 

Les coopératives appartiennent à leurs locataires, qui déboursent entre 10 et 20 000€ comme droit d’entrée, qui viennent alimenter les fonds propres de la société, qui peut dès lors s’endetter pour construire. A son départ, le locataire récupère son investissement initial, sans plus-value possible, excluant toute ambition spéculative. « Pour produire des appartements peu chers, la formule est assez simple, explique l’architecte Wilfried Schmidt, l’un des douze administrateurs de la coopérative genevoise Les Ailes. Le terrain, qui compte facilement pour 30 % ou 50 % du prix de revient, est acheté grâce à un prêt sur soixante-dix ou cent ans, ou loué par bail d’une durée comparable, ce qui étale son coût. Et l’immeuble est bâti par une société à but non lucratif qui facture aux locataires, en toute transparence, l’exact prix de revient et de gestion. » 

Aujourd’hui, 12 000 logements, près de 5% du parc appartient à des coopératives de toutes tailles, les plus importantes possédant plus de 2 000 appartements. Une initiative populaire en cours d’examen par le parlement cantonal vise à doubler ce nombre d’ici la fin de la décennie.  

 

Source : le Monde / reproduction interdite  

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