Taux d’intérêt en hausse, obligations de rénovation énergétique et baisse de pouvoir d’achat due à l’inflation galopante, les difficultés s’accumulent sur le marché immobilier et, si la demande flanche, les prix pourraient largement baisser.
Des transactions qui diminuent progressivement
Alors que les effets sur les prix restent encore hypothétiques, on observe d’ores et déjà une baisse notable des transactions (après une année 2021 record toutefois). « C’est une longue érosion plutôt qu’une chute : on était à 1,2 million de transactions fin décembre, et ça ne devrait pas dépasser le million en fin d’année, un score équivalent à celui de l’année 2020 », explique Immonot, le site d’annonces immobilières des notaires. Pour 52 % des études interrogées, le nombre de ventes a ralenti cet été, et devrait continuer dans les deux mois à venir. Mais les notaires restent partagés sur une baisse des prix qui suivrait. Un sur deux parie sur une baisse, quand 45% envisagent une stabilité des prix. La poursuite d’une tendance haussière est toutefois écartée pour une écrasante majorité des notaires.
Des prix dans les métropoles déjà à la baisse
Le baromètre MeilleursAgents montre quant à lui un marché stable au niveau national, avec des prix immobiliers qui ont augmenté de 0,3 % en septembre. Dans la plupart des grandes villes, Lyon, Strasbourg, ou Toulouse, les prix suivent cette légère hausse, et Montpellier ou Marseille connaissent des hausses plus marquées (au-dessus d’1%). Mais de plus en plus de métropoles connaissent également des prix en baisse. C’était déjà le cas de Paris depuis plusieurs mois, Rennes et Nice la rejoignent (avec des prix en baisse de respectivement -0,2% et -0,5%). La baisse atteint également la banlieue parisienne : les Hauts-de-Seine, les Yvelines, et même la Seine-Saint-Denis, pourtant seul département de petite couronne avec des prix en hausse depuis un an, connaissent une baisse des prix ces dernières semaines.
Cette tendance devrait se poursuivre, au moins dans les villes où l’offre est importante. C’est notamment le cas à Paris, où l’abondance de biens devrait se poursuivre alors que la location de passoires thermiques se complique. En effet, la capitale comprend plus de 300 000 logements classés F et G, et la FNAIM estime qu’une bonne part des propriétaires préfèreront vendre plutôt que rénover.
Source : Le Monde / reproduction interdite