Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
La dernière étude de l’observatoire Crédit logement-CSA, publiée le 18 octobre dernier relevait des taux d’intérêt en hausse continue depuis bientôt un an. « Modeste en début d’année, l’augmentation s’est accentuée avec le rythme de l’inflation et le renforcement des tensions sur les marchés financiers dans le sillage de la guerre en Ukraine. De plus de 10 points de base par mois en moyenne entre février et juin, la progression du taux s’est faite plus rapide en juillet (+ 18 points de base). » Ces contraintes ont entraîné une hausse des taux pratiqués par les banques, voire la sortie pure et simple de certains réseaux du marché du crédit immobilier, tels la Société Générale ou le groupe Crédit du Nord. Et à ce renchérissement du coût de l’argent s’ajoute le plafond, toujours désespérément trop bas, du taux d’usure.
Un accès au crédit compliqué pour les ménages
Le renchérissement du crédit immobilier risque de s’accompagner d’un accès difficile pour un nombre croissant de candidats à l’emprunt, s’inquiètent à l’unisson les courtiers. « Il suffirait qu’un nouveau relèvement des barèmes bancaires porte le taux au-dessus des 2,45 % pour que l’on se retrouve au-dessus du taux de l’usure, au-delà duquel il est interdit de prêter, une fois pris en compte le coût de l’assurance et d’autres frais de dossier », estime Olivier Lendrevie, président de CAFPI. Durant l’été, avant le relèvement de l’usure au 1er octobre, les courtiers estimaient qu’entre 20 et 40% des dossiers étaient retoqués, et ils craignent aujourd’hui de connaître la même situation. Au risque de mettre la clef sous la porte pour certains d’entre eux, puisque la profession se rémunère sur les dossiers financés.
Des solutions écartées par la Banque de France
Deux solutions sont évoquées pour faciliter l’accès au crédit, mais aucune ne semble aujourd’hui envisageable. Premièrement, la loi prévoit que le gouverneur de la Banque de France puisse demander à déroger au calcul normal, en cas de circonstances optionnelles. Et deuxièmement, l’option de changer définitivement le calcul, pour prendre plus rapidement en compte la hausse des taux, reste sur la table. Mais, pour l’instant, les deux options sont largement écartées par MM. Villeroy de Galhau et Le Maire, au risque de continuer d’exclure de nombreux ménages du marché du crédit pour de longs mois.
Source : Le Monde / reproduction interdite