Alors qu’en France, le taux d’usure maintient les taux des emprunts – trop ? – bas, l’absence de tels mécanismes de protection se fait lourdement ressentir outre-Atlantique. Selon le groupe de refinancement Freddie Mac, le taux moyen d’un prêt à taux fixe sur 30 ans est de 7,08%.
Dans une économie fortement endettée, le taux d’intérêt a des effets particulièrement fort sur la santé économique du pays. C’est le cas des Etats-Unis, où le taux des prêts immobiliers ne cesse de grimper depuis le début de l’année, tiré par les mesures anti-inflationnistes. Les prêts à 30 ans, les plus courants (en France, la durée maximale d’emprunt est de 25 ans), ont dépassé les 7%, plus de 2 fois le taux moyen il y a un an, et un record au XXIe siècle. Cette nouvelle hausse « va entraîner une plus grande stagnation du marché immobilier », a commenté le groupe. « Alors que l’inflation perdure, les consommateurs voient les coûts grimper à chaque tournant », souligne Freddie Mac, précisant que cela conduit «de nombreux acheteurs potentiels » à attendre, « poussant la demande et les prix des maisons encore plus bas ».
Un marché immobilier en suspens
Comme ce qu’on a pu connaître en France, la fin de la crise sanitaire et le développement du télétravail ont rendu plus attractives les zones rurales et éloignées des centres villes. Et, comme ici, les taux d’intérêts historiquement bas ont permis un boom du marché de l’immobilier. Mais, après ces années exceptionnelles, il souffre aujourd’hui des taux qui grimpent. « La hausse des taux immobiliers a augmenté le remboursement mensuel de 1000 dollars », a souligné Nadia Evangelou, économiste et responsable des prévisions pour la Fédération nationale des agents immobiliers américains (NAR).
Car « bien que les taux d’intérêt aient atteint des plus bas historiques en 2021, tout le monde n’avait pas pu profiter de ces taux bas » et désormais, « avec des taux immobiliers de 7%, seuls 15% des ménages noirs peuvent actuellement se permettre d’acheter la maison type, contre 30% des ménages blancs », ajoute-t-elle. Selon l’indice Case-Shiller, sur un mois, les prix dans les 20 plus grosses villes américaines ont même chuté de 1,3%, du jamais vu depuis mars 2009.
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