Comprendre l'immobilier

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07 nov. 2022
Marché immobilier, les perspectives s’assombrissent
Après avoir passé plus d’une décennie dopée aux taux bas, et notamment 2 dernières années de fièvre acheteuse, la tension sur l’octroi des prêts et la conjoncture économique difficile déstabilisent le marché de l’immobilier. Laissant présager une baisse des prix.

N’en déplaise au Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui répétait « Il n’y a pas de problème de crédit en France, les taux d’intérêt remontent progressivement et il n’y a pas de dossiers bloqués à cause du taux d’usure. Il ne faut pas relayer les discours de telle ou telle corporation qui veut juste prêter plus cher aux Français ! », l’Observatoire Crédit Logement/CSA constatait fin septembre une chute de plus d’un tiers du nombre de prêts accordés sur un an. « Une telle chute ne s’était pas constatée depuis l’automne 2008, au plus fort de la crise financière : elle a même été plus prononcée que celle observée durant le premier confinement », souligne l’auteur de l’étude, Michel Mouillart. En cause, le taux d’usure, qui « agit comme un couperet, entraînant de nombreux refus de prêt, qu’il s’agisse de ménages modestes voulant acheter leur premier logement ou de familles aisées désireuses de s’agrandir ou d’investir », développe Olivier Lendrevie, président du réseau de courtiers CAFPI. 

L’immobilier neuf en souffrance  

En première ligne, les ventes d’immobilier neuf se sont effondrées. En plus de la difficulté d’accès au crédit, les promoteurs sont victimes de manque de main d’œuvre et de difficultés d’approvisionnement, qui entraîne une très forte inflation des matériaux. « Les ventes d’appartements neufs ont reculé de 24,3% au deuxième trimestre sur un an », s’alarme Pascal Boulanger, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers. Et, si le ministre du Logement Olivier Klein a assuré vouloir conserver en l’état les dispositifs actuels, les aides fiscales à l’achat sont menacées.  

Côté ancien, les prix sont pour l’instant stables, voire continuent d’augmenter dans certaines villes. Car souvent, « les vendeurs ne sont pas prêts à réduire leurs prétentions », indique Julien Haussy, fondateur d’Espaces Atypiques. C’est donc, pour l’instant, le nombre de transactions qui baisse, en attendant un équilibre du marché qui sera nécessairement à la baisse dans de très nombreuses villes.  

 

Source : Challenges / reproduction interdite  

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