Dans un contexte économique compliqué pour les investisseurs, les sociétés civiles de placement immobilier, qu’on retrouve notamment dans les contrats d’assurance-vie, ont la cote. Alors que les rendements de l’immobilier sont concurrencés par des produits purement financiers boostés par la hausse des taux, les SCPI ont servi des dividendes en hausse depuis le début de l’année.
« Jusqu’ici tout va bien ! » Cela pourrait être la devise des SCPI qui, malgré l’inflation, la guerre en Ukraine, la hausse des taux et des turbulences sur le marché de l’immobilier, conservent une bonne santé, tant dans leur collecte que dans les rendements distribués. Le taux de distribution moyen servi par les SCPI, toutes catégories confondues, sur les 9 premiers mois de 2022, est ainsi de 3,26%. « Cette tendance permet d'anticiper un taux de distribution annuel proche de 2021 : autour de 4,50 % en moyenne pondérée », indique le communiqué commun de l'ASPIM (Association française des Sociétés de Placement Immobilier) et l'IEIF (Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière). Toujours selon les données des deux organismes, la pierre papier non cotée au sens large (SCPI mais aussi OPCI et UC immobilières) a affiché une collecte nette de 3,4 milliards d’euros au 3e trimestre, en hausse de 50% par rapport à la même période en 2021.
Une conjoncture qui s’assombrit
Sans tomber dans un pessimisme exacerbé, les professionnels s’inquiètent toutefois d’une période moins favorable. « En dépit des très bons niveaux de collecte actuels, globalement supérieurs aux volumes d'avant crise sanitaire, les gérants sont très attentifs aux conséquences possibles de l'inflation et de la remontée des taux d'intérêt sur les différents marchés immobiliers en France et en Europe » indique ainsi Jean-Marc Coly, président de l'ASPIM. Dans une note publiée début octobre, l’agence Moody’s estimait probable une baisse des prix de l’immobilier en Europe. Et, aussi résilientes soient-elles, les SCPI ne pourront pas continuer d’être un bouclier anti-inflation si la conjoncture se détériore. « Les SCPI sont un gage de transparence et cela reste un actif sûr. L'investisseur sait dans quoi il investit. Le seul sujet c'est celui de la valorisation des actifs », concède Jonathan Dhiver, le patron de MeilleureSCPI. com.
Les OPCI, quant à eux, ont fortement souffert des déboires de la Bourse ces derniers mois et, sur les 3 premiers trimestres 2022, affichent une performance négatives à -2,35%.
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