L'Observatoire des SCPI de LINXEA a publié ses résultats pour le premier semestre 2020. Avec un taux de récupération des loyers de 78% en moyenne au 2ème trimestre, les chiffres du secteur restent rassurants mais cachent une réalité contrastée selon les secteurs d'activité.
Une collecte en nette baisse par rapport au record atteint au 1er trimestre 2020
La collecte nette des SCPI avait atteint un record au premier trimestre 2020. L'effet de la crise sanitaire de la Covid-19 l’a évidemment tirée à la baisse au deuxième trimestre, celle-ci atteignant son niveau le plus bas depuis le début des années 2010. Une baisse qui résulte surtout d'une diminution des souscriptions (dues essentiellement à des reports d'investissement), les retraits s’étant maintenus à un niveau très peu élevé, preuve de la confiance des épargnants dans les SCPI.
Un début de reprise plutôt encourageant s'est fait jour au mois de juin et devrait se poursuivre. Selon les experts du secteur, cette baisse de la collecte du second trimestre n'est pas de nature à inquiéter les sociétés de gestion car celle-ci est compensée par la ‘surperformance’ du 1er trimestre.
Un taux de recouvrement des loyers de 78%
Au premier trimestre, les sociétés de gestion n'ont pas rencontré de problème de recouvrement des loyers, ceux-ci étant encaissés avec un trimestre d'avance : la question restait donc en suspens pour le deuxième trimestre. Malgré certains pronostics, les indicateurs restent positifs : le taux de récupération des loyers a atteint en moyenne 78% au second trimestre. Au 1er semestre 2020, sur les 61 SCPI étudiées par l'Observatoire, 28% (soit 7 SCPI) affichent une baisse de plus de 20% de leurs dividendes. Mais ces chiffres cachent des réalités très disparates selon les secteurs d'activité.
L’immobilier de bureau : une inattendue résilience
Si le confinement a permis développer le télétravail, il en a aussi souligné les limites. S’il faudra probablement faire évoluer prochainement les espaces de travail avec plus de services et de flexibilité dans les configurations, l'immobilier de bureau est resté résilient avec un taux de recouvrement des loyers de plus de 80% (81,5%) et une baisse moyenne des dividendes sur le 1er semestre de seulement 6,2%.
Le commerce
Comme le soulignent toutes les études, l'immobilier de commerce a souffert de la crise sanitaire : le taux de recouvrement des loyers est de 65% en moyenne, et les dividendes ont baissé de 18%. Tous les secteurs n'ont pas été impactés de la même façon : la baisse de fréquentation a été plus marquée pour les commerces de périphérie, les centres commerciaux et les retail parks que pour les commerces de proximité en centre-ville – et plus précisément les commerces d'alimentation.
Les SCPI diversifiées parmi les plus performantes
Les SCPI diversifiées sont celles qui ont su le mieux amortir l'impact de la crise sanitaire grâce à la diversification de leur patrimoine immobilier. Le taux d'encaissement des loyers a atteint 79% en moyenne, et les dividendes n'ont chuté que de 8,4%. La moitié des SCPI diversifiées présentent même un dividende en augmentation, ou avec une baisse limitée à - 5%.
Les SCPI spécialisées : des dynamiques disparates selon les secteurs
Comme attendu, l'impact de la crise sanitaire n'a pas été le même selon la spécialisation sectorielle des SCPI : les SCPI orientées « santé » et « logistique », par exemple, n'ont été que très peu impactées avec des taux d'encaissement des loyers proches de 100% et des rendements stables.
Le secteur hôtelier est le secteur le plus touché par la crise, avec une baisse moyenne de 48,6% de ses dividendes. Le peu de données communiquées sur le recouvrement des loyers laisse présager un taux de recouvrement très faible.
Le résidentiel : une baisse de rentabilité limitée grâce aux mesures de l’exécutif
Ces SCPI ont été peu impactées par la conjoncture, grâce notamment au mécanisme de chômage partiel qui a contribué à solvabiliser les locataires les plus vulnérables. On note, cependant, une baisse des dividendes de l'ordre de 10%.
Le rendement prévisionnel pour 2020 maintenu à 3,98 %
Face aux données disponibles, l'Observatoire anticipe un taux de rendement prévisionnel moyen pour 2020 de 3,98%.
Les experts et observateurs appellent néanmoins à la méfiance : les données ne sont consolidées que pour la moitié de l'année, et de nombreuses incertitudes persistent sur le plan sanitaire et économique. Les aides mises en place par l'Etat (chômage partiel, Prêts aux entreprises garantis par l'Etat) que les entreprises ne commenceront à rembourser qu’en 2021, ou encore les fonds de solidarité, ont probablement permis d'atténuer l'impact à court terme de cette crise. Mais le secteur pourrait présenter de nouveaux facteurs de fragilité à plus long terme - comme l’ensemble du secteur financier. D'après le FMI, la récession devrait atteindre -10,2% en France en 2020, ce qui incite les gérants à la prudence.
Source : Boursorama
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