Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

06 déc. 2022
Inquiétude sur une chute mondiale des prix de l’immobilier
L’inflation, principalement des coûts de l’énergie, mais surtout la remontée des taux d’intérêt à mis fin à une décennie faste pour les prix de l’immobilier, partout dans le monde. Sur une immense majorité des marchés, le nombre de transactions est en baisse et les prix reculent.

En Suède, les prix immobiliers ont chuté de 14% dans le pays par rapport à leur niveau du début de l’année, sur fond de crise énergétique. Au Royaume-Uni, l’annonce du budget de Liz Truss a eu des effets désastreux sur les marchés financiers, et les taux des crédits immobiliers sont toujours au-dessus des 5%. Les prix baissent donc depuis trois mois, et le gouvernement anticipe une chute de 9% d’ici l’an prochain. En Chine, la bulle immobilière a d’ores et déjà explosé, avec la faillite de plusieurs promoteurs, et les prix chutent également en Allemagne, au Canada ou en Australie. Est-ce le « point de basculement » de l’immobilier mondial évoqué par le FMI dans un rapport d’octobre dernier ? Le pire scenario envisageait un effondrement des prix de l’ordre de 25% dans les pays développés, et 10% dans les pays émergents.  

Une crise globale pour l’instant écartée 

« Des villes subissent des chutes de prix importantes par rapport à leur pic de 2021, tandis que d’autres connaissent encore des progressions à deux chiffres, note Kate Everett-Allen, responsable de la recherche résidentielle chez Knight Frank. Il est inévitable de voir les prix baisser dans la plupart des marchés, prévoit Kate Everett-Allen. La question clé sera l’ampleur du retournement. » Et pour l’instant, les experts estiment qu’une crise d’une ampleur semblable à celle de 2008 n’est pas à l’ordre du jour.  

Pour autant, dans de nombreuses économies, l’immobilier est un indicateur fiable des cycles. « Aux États-Unis, il n’y a pas d’exemple de retournement immobilier qui n’ait pas été suivi d’une récession », rappelle l’économiste Véronique Riches-Flores. Et, selon les calculs d’Oxford Economics, une baisse de 10% des prix de l’immobilier mondiaux impacterait le PIB de 0,2 à 0,6 point de croissance. Mécaniquement, une hausse des dépenses des ménages dans l’immobilier ampute les dépenses dans d’autres domaines, et impacte l’ensemble de l’économie.  

Les taux de crédit en cause  

La cause de ces difficultés est bien connue : la remontée des taux par les banques centrales. « Cela fracasse le flux immobilier en décourageant les nouveaux emprunteurs. Les taux sont trop élevés, les prix sont trop élevés, rien ne se vend. Mais cela n’affecte pas le stock de propriétés existant, donc ce n’est pas une crise financière », relativise Samy Chaar, économiste chez Lombard Odier. Jusqu’à aujourd’hui, la bonne tenue de l’emploi mais aussi la diminution des emprunts à taux variables, permettent aux ménages propriétaires de rester solvables. Ainsi, la zone euro devrait, à de rares exceptions nationales, connaître un atterrissage en douceur « mais pas d’éclatement d’une bulle généralisé », rassure Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank. 

 

Source : Le Figaro / reproduction interdite  

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