Comprendre l'immobilier
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06 déc. 2022
Tribune : Les agents immobiliers sont-ils en voie d’extinction ?
Analysant une étude récente du Xerfi, Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du Management des Services Immobiliers, estime dans les pages de Capital que la profession d’agent immobilier est en danger, notamment du fait que les jeunes s’en détournent de plus en plus. « Existe-t-il un risque de péremption pour la profession ? »
Les jeunes se détournent des agents immobiliers. Sans être une surprise, cela doit toutefois être un sujet d’inquiétude pour la profession. Deux grandes raisons sont mises en avant. En premier lieu, la numérisation des usages, de la mise en ligne d’une annonce à la signature électronique d’un compromis, exclut bien souvent l’agent de la boucle. Et surtout, les jeunes générations sont plus enclines à faire plutôt que déléguer, « là où la prestation de l’agent immobilier se veut intégratrice de toute la chaîne. »
Des honoraires de plus en plus questionnés
Précisément, cette seconde caractéristique vient questionner les honoraires des agents immobiliers. Si l’on peut se passer d’un professionnel pour au moins une partie de la transaction, il est juste que ses honoraires soient également revus à la baisse. « Bien des études antérieures ont déjà fait ressortir cette vérité : le contenu de la prestation semble à ceux qui sont tentés d’y recourir insuffisant rapporté au prix demandé. » L’Autorité de la Concurrence travaille à ce sujet sur demande de Bercy, alors que les honoraires des agents immobiliers français sont les plus élevés des pays comparables et que, au ministère, on n’exclut pas que la loi Hoguet soit la cause de cette exception française.
« Quel enseignement tirer de cette étude ? D’abord que les intermédiaires ne doivent pas négliger ce constat que leur clientèle naturelle vieillit, et qu’elle ne peut, si le mouvement n’est pas enrayé, que se réduire ».
Le rôle des mandataires en question
D’après Xerfi, 64% du marché passe par des intermédiaires, contre seulement 50% il y a 20 ans. « On pourrait, comme des figures professionnelles l’ont reconnu, tel Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM, analyser que les réseaux de mandataires sont largement à l’origine de la hausse du taux de pénétration des intermédiaires. » Ce modèle, plus souples, a sans doute séduit de nombreux clients, notamment chez les plus jeunes.
Et de conclure que « deux voies sont sans nul doute à emprunter : enrichir et digitaliser encore les services et les process de travail, et améliorer l’image. »
Source : Capital / reproduction interdite