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14 déc. 2022
Le modèle de l’immeuble de bureaux en réinvention
Très touchés par les crises économiques et énergétiques, les immeubles de bureaux doivent aujourd’hui changer de modèle. Dans la lignée de la crise sanitaire, les nouveaux modes d’organisation du travail imposent aujourd’hui de nouveaux besoins aux entreprises, notamment de flexibilité.
Après deux ans d’inertie, le coworking fait son grand retour avec 115 000m² loués depuis janvier, soit 8% de la demande placée. « Alors que 40 % des surfaces de bureaux sont inoccupées, les utilisateurs veulent optimiser leurs mètres carrés en intégrant un modèle de flexibilité adapté aux nouvelles organisations du travail », observe Fabrice Le Roux, directeur de Workthere, la plateforme consacrée à la recherche de bureaux flexibles de Savills France.
Pourtant, le bureau flexible ne représente que 3,5% du parc tertiaire parisien, deux fois moins qu’à Londres, alors que ce chiffre pourrait atteindre 20% en Europe dans les prochaines années. En dehors de la capitale, le succès des formules de bureaux à la carte se confirme. Dans le Grand Ouest, le Groupe Giboire a lancé trois sites de coworking « Le Pod », à Rennes et à Angers, qui proposent une gamme de services et d'événements tels que du coaching sportif, des ateliers collectifs ou de la sophrologie. « Les entreprises s'allient aux coworkers pour offrir à leurs collaborateurs un cadre privilégié, dans des espaces alliant convivialité et qualité de vie au travail », observe Olivier Biancarelli, directeur général des activités de promotion immobilière et d'aménagement de Giboire.
Une consommation vertueuse des bureaux
Outre la flexibilité, l’autre nouveauté majeure est l’attrait pour des bureaux plus écologiques. La société de gestion Keys REIM a, dans ce sens, élaboré un bail « vert » qui associe le bailleur et le preneur dans une démarche de coopération sur les bonnes pratiques environnementales. « Nous intégrons systématiquement la clause environnementale dans nos baux, avec un accès régulier aux données du bâtiment. Cette transmission des informations, auparavant jugée intrusive, est aujourd'hui demandée par les locataires », indique Hugues-François Courtois, responsable de l'investissement socialement responsable chez Keys REIM.
« Motivé par les nouvelles générations, très engagées sur la question environnementale, le corps social oblige les entreprises à sortir de la vision purement financière pour adopter une approche holistique, impliquant l'ensemble des parties prenantes de la vie d'un bâtiment », résume Guillaume Savard, fondateur d'Upside Partners. Tant dans son usage que par son impact, l’immeuble de bureaux est aujourd’hui face à des changements majeurs.
Source : les Echos / reproduction interdite