Selon la dernière étude SeLoger, malgré un pouvoir d’achat entamé par l’inflation, les Français n’ont jamais pu aussi bien se loger sur le marché locatif. C’est en tout cas ce qu’indique le calcul du « pouvoir locatif », qui dépend des revenus perçus, mais aussi du niveau des loyers.
En hausse continue depuis 2014, le pouvoir locatif moyen d’un ménage français atteint 77m². Concrètement, en moyenne, un ménage de deux personnes, qui touchent le revenu médian, peut louer un logement de 77m². Mais ce chiffre cache des disparités importantes, entre Quimper, où le ménage médian se loge dans 93m² ; et Roubaix, où il se logera dans seulement 36m². Paris est, étonnamment, « seulement » la deuxième ville ou le pouvoir locatif est le plus faible. En effet, la capitale, malgré des loyers records, bénéficie aussi d’un revenu médian parmi les plus élevés.
Une dynamique persistante malgré la crise
« Comment expliquer cette dynamique du pouvoir locatif alors que le pouvoir d'achat immobilier est en berne ? » s’interroge Bousorama. La raison réside dans la croissance des revenus, bien plus rapide que celle des loyers. Encadrés par l’Indice de Référence des Loyers, les bailleurs ne peuvent augmenter les loyers autant qu’ils le souhaiteraient. Pour autant, cette tendance bénéfique aux locataires ralentit : la hausse est constante, certes, mais la plus faible depuis plusieurs années. Et la loi Climat et Résilience prévoit l’interdiction à la location des passoires thermiques, et devrait conduire à une tension accrue sur le marché locatif, défavorable aux locataires.
Ainsi, « le pouvoir locatif moyen connaît une évolution bien moins forte depuis 1 an (+ 0,8 %) et stagne autour de 77 m². Est-ce le signe d'un changement de dynamique ? Le pouvoir locatif pourrait-il baisser, entraînant une diminution du nombre de m² auquel pourraient prétendre les Français ? Il est encore trop tôt pour le dire » explique Barbara Castillo Rico, Responsable des études économiques de SeLoger.
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