Comprendre l'immobilier

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15 déc. 2022
Se loger sur le littoral, un rêve inaccessible pour les locaux
Bretagne, Pays basque, Charente-Maritime, Normandie, Corse… Presque partout, les prix de l’immobilier sur le littoral ont flambé depuis la crise sanitaire, excluant quasi totalement les locaux, obligés de s’éloigner de la côte pour se loger.
Dans 480 stations balnéaires, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a constaté une augmentation des prix de près de 25% entre mai 2020 et avril 2022, contre seulement un peu moins de 15% en moyenne pour la France entière. « Depuis le Covid, le marché de la résidence secondaire s’est envolé, faisant grimper par porosité celui des résidences principales », analyse Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. Dans le même temps, « la demande locale est restée soutenue, notamment au Pays basque où la forte pression démographique naturelle n’a pas été anticipée par les élus », poursuit-il, évoquant une équation « explosive ». Ainsi, à Lorient ou Saint-Malo, les témoignages de salariés contraints de se loger à plusieurs dizaines de kilomètres de la côte se multiplient. Et à Deauville, dans le Calvados, Pierre Lemée, notaire reconnaît que les arrivées massives de population « relèguent à des dizaines de kilomètres dans l’arrière-pays » les salariés qui travaillent sur la côte. 

« En Bretagne, 53% des arrivants ont plus de 60 ans et 80% vont sur les littoraux, où ils déstabilisent le marché immobilier du fait de leur plus fort pouvoir d’achat », abonde le géographe Yves Lebahy, qui décrit le littoral comme une « immense maison de retraite ». 

Des solutions locales diverses mais insuffisantes  

En l’absence d’une réaction de l’État, les solutions proposées par les pouvoirs locaux ou les associations se multiplient, mais peinent encore à trouver leur équilibre. Ainsi la mairie de La Rochelle a interdit les meublés touristiques de moins de 35 m², officiellement pour ne pas pénaliser le logement étudiant. Parmi d’autres solutions proposées, Gaël Roblin, membre d’un collectif costarmoricain, préconise « un classement du littoral breton en zone tendue, ce qui permettrait d’encadrer les loyers et de surtaxer les résidences secondaires ». De son côté, l’Association des élus du littoral demande de « supprimer les niches juridiques et fiscales qui favorisent la location saisonnière », voire de réserver des zones « dédiées au logement permanent » dans les documents d’urbanisme. 

Mi-novembre, le gouvernement s’est saisi du sujet et a lancé un groupe de travail, dont les conclusions seront très attendues.  

 

Source : My Sweet Immo / reproduction interdite 

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