La Fédération Française du Bâtiment alerte sur une chute des mises en chantier l’an prochain. Lors de sa conférence annuelle, Olivier Salleron, président de la FFB, estime néanmoins « qu’un autre scénario est possible si le gouvernement prend la mesure de la crise du logement qui s’annonce. » En cause notamment, les règlementations RE2020 et ZAN.
Des « Assises du BTP » organisées par le Ministère de l’Economie, une intervention du Président aux « 24 heures du bâtiment », un « Conseil National de la Refondation » dédié au logement, etc… Les réunions se multiplient, mais la FFB ne voit pas venir d’améliorations, et anticipe toujours une année 2023 de « cassure » après deux années 2021-2022 de relance. Les prévisions de la FFB annoncent une chute des mises en chantier de l’ordre de 9%, avec 360 000 logements neufs lancés, contre 500 000 nécessaires pour résoudre la crise du logement selon les acteurs du secteur. Malgré les alertes, Olivier Salleron ne perçoit « aucun signal optimiste ». « La ‘’bombe sociale’’ est là. Il va falloir réagir. L’offre ne suffira pas avec la démographie française ».
Des blocages économiques… et règlementaires
Parmi les difficultés, l’explosion des prix de l’énergie et des matériaux, sur fond de guerre en Ukraine. A cela s’ajoutent les demandes de crédit des primo-accédants, qui sont bien trop souvent refusées, mais avant tout un souci politique à tous les niveaux de l’Etat. Dans le viseur de la FFB, le recul des permis de construire, mais surtout les règlementations écologiques. La règlementation environnementale des bâtiments, dite RE2020 est en vigueur depuis le 1er janvier 2022, et oblige les constructeurs à utiliser des matériaux moins émetteurs de carbone tout au long de leur cycle de vie. Générant des surcoûts de 8 à 10%, selon la FFB. Autre blocage : la zéro Artificialisation Nette en 2050, qui commence déjà à limiter progressivement l’artificialisation des sols. La fédération demande des assouplissements, notamment pour pouvoir construire dans les villages.
Profitant de cette occasion pour parler, au-delà de la presse, aux responsables politiques, le président de la Fédération Française du Bâtiment a appelé à des mesures « fortes et rapides », financières mais aussi psychologiques, pour « relancer le paquebot ». Sans ça, ce sera le « trou noir ».
Source : La Tribune / reproduction interdite