Plus cher, mais économe en chauffage, le bois séduit de plus en plus de promoteurs, souvent incités par les collectivités. Alors que la construction de maisons en bois est développée depuis plusieurs années, les constructeurs de logements collectifs commencent à s’intéresser à ce matériau.
« Fabriqués en usine, les panneaux de bois lamellés-collés sont acheminés sur le lieu de construction et montés sur place », explique Julien Pemezec, président du directoire du promoteur Woodeum. Un assemblage rapide : « On monte un étage par semaine contre un par mois en béton », poursuit-il. Outre cet avantage sur le temps de construction, la construction en bois pollue moins : avec deux fois moins de rotations de camions que sur un chantier avec du béton, les émissions sont réduites d’autant. Et le bois est réputé être un capteur efficace de CO2. Autant d’avantages, et une isolation meilleure que le béton. Autre atout de ce matériau : l’isolation thermique. « Un mur d’une épaisseur de 18 centimètres en bois isole mieux que la même épaisseur de béton », affirme Nicolas Laisné, architecte parisien qui a déjà réalisé plusieurs bâtiments en bois. Les appartements chauffent plus vite et s’avèrent moins gourmands en énergie.
Un matériau cher et encore imparfait
Les défauts du bois ne sont pas inexistants pour autant. Ainsi, « les panneaux étant conçus en usine de façon industrielle, la tolérance de précision au moment de l’assemblage des pièces se joue à quelques millimètres contre quelques centimètres avec du béton », indique M. Laisné. Il est également sensible aux dégâts des eaux, et l’immeuble doit faire l’objet d’une maintenance régulière.
Mais, au-delà des avantages et inconvénients techniques, le principal frein à la construction en bois reste le prix. « Le surcoût lié à l’achat d’un appartement en bois avoisine 10 % à 12 % par rapport à du béton », reconnaît Nicole Valkyser, organisatrice du Forum international bois construction, une manifestation annuelle visant à promouvoir les atouts du matériau. Or « les ménages ne sont pas encore prêts à payer plus cher pour vivre dans un logement en bois », commente Julien Brisebourg, référent Constructions bois et biosourcés chez Bouygues Immobilier. En attendant que les obligations environnementales et le coût de l’énergie changent la donne dans les prochaines années.
Source : le Monde / reproduction interdite