L’observatoire de l’immobilier, publié il y a quelques jours met en avant l’intérêt des Français pour la pierre. En effet, parmi 17 solutions « qui semblent adaptées pour épargner et placer son argent », l’investissement locatif arrive en 3e position (5,6% des citations) et l’achat de sa résidence principale ou secondaire en tête (6,3%).
Pour 60 % des ménages interrogés par l'observatoire, le placement dans la pierre continue de rassurer, et est vu comme plus stable que les placements financiers. Et ce, malgré des freins importants à l’investissement immobilier. En premier lieu, le coût et même simplement l’accès au crédit (que le blocage provienne du taux d’usure ou des critères du HCSF) handicapent de nombreux investisseurs. « Le ralentissement significatif du marché du crédit, en volumes, que l'on observe depuis un an touche surtout les accédants modestes et les investisseurs locatifs, confirme Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du Groupe BPCE. La remontée des taux d'intérêt des crédits à l'habitat devrait se poursuivre, même si elle est plus lente et plus réduite en France que dans les autres pays de la zone euro », explique-t-il.
Une règlementation moins favorable ?
Le plafonnement des loyers, mais également les obligations de rénovation énergétique, viennent réduire le rendement d’un investissement immobilier. Le plafonnement de l’IRL à 3,5%, ainsi que l’encadrement des loyers dans plusieurs grandes villes, Paris en tête, compliquent les calculs pour les investisseurs bailleurs. D’autant que certaines intercommunalités, comme celle du Pays basque, ont candidaté pour mettre en place ce dispositif, sans réponse de l’Etat pour l’instant.
Autre limite : l’interdiction de location pour les passoires thermiques. Les bailleurs vont ainsi devoir investir largement pour rénover le parc locatif, avec plus d’1,6 million de logements classés F ou G. « Il faudrait donc dans les 5 ans à venir, résume Alain Tourdjman, traiter 1,6 million de logements et gagner deux à trois classes énergétiques pour sortir de l'indécence. » Or, rappelle-t-il, « toutes les études académiques sur le sujet disent qu'il est très compliqué de gagner seulement deux classes. »
Mais malgré ces écueils, l’immobilier reste un placement intéressant, et continue d’attirer les Français.
Source : Les Echos / reproduction interdite