Comprendre l'immobilier

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13 jan. 2023
Les taux des crédits immobiliers au-delà des 2%
Les dernières estimations de la Banque de France ont montré, pour la première fois en 6 ans, un taux moyen des crédits immobiliers qui vient de franchir la barre des 2%, hors frais et assurance. Conséquence directe de la politique de la BCE, cette remontée vient frapper lourdement le marché immobilier.
Les taux de crédit immobilier remontent. C’est une réalité depuis maintenant plusieurs mois, mais les courtiers et la Banque de France divergent sur les chiffres. « Les statistiques de la Banque de France montrent une remontée très graduelle des taux moyens offerts par les banques, même en regard du taux de l'usure », explique Franck Sedillot, adjoint au directeur des statistiques monétaires et financières. Et à l’inverse, les courtiers dénoncent un taux d’usure bloquant, et des conditions de crédit qui excluent toujours plus d’acheteurs. « L'année 2023 démarre avec de fortes hausses de taux dans les barèmes des banques et le retour de taux à 3 % voire plus, constate la direction générale d’un d’entre eux. Il est certain qu'avec ces niveaux de taux, et l'écart trop faible avec les taux d'usure, la situation de blocage que l'on connaît depuis la fin de l'été risque de se poursuivre et de devenir très préoccupante. » 

Au point que les associations professionnelles des courtiers ont envoyé une lettre ouverte au ministère demandant une réforme du taux d’usure et un assouplissement des conditions de crédit. En vain, ce dernier rappelant que « le taux d'usure constitue une mesure de protection des consommateurs face à d'éventuels abus » et ajoute qu'à ce stade « l'instauration de modalités de calcul dérogatoires reste écartée ». 

Une année « exceptionnelle » malgré la chute  

La production de crédit est en baisse de 3% sur un an, avec en particulier un mois de décembre particulièrement bas. « Ce sont des niveaux de production que nous n'avons pas connus depuis 2017. Même pendant le confinement, la production était plus élevée » alertent ainsi les courtiers.
 
Pourtant, côté Banque de France, on se félicite d’une année exceptionnelle. « A l'exception de l'année 2021, c'est la plus importante en termes de production dans toute l'histoire de nos statistiques », souligne Marie-Laure Barut-Etherington, directrice générale adjointe aux statistiques et aux études internationales de la Banque de France. La brouille entre l’institution et les professionnels devrait se poursuivre en 2023. 

 

Source : Les Echos / reproduction interdite  

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