« En France, le rêve de la majorité de la population est de devenir propriétaire, et à peu près 60% le font »
Le sociologue Jean Viard analyse les conséquences de la baisse du prix de l’immobilier en France. Pour lui, non seulement le logement, mais également sa propriété sont des envies structurantes pour la société.
Principale prise de position, pour le sociologue, l’accession à la propriété est un sujet central. Selon lui, « pour 90% des gens, c'est le rêve ». Et c’est une conséquence notamment du manque de confiance dans le système des retraites. Dans les pays du Nord, plus riches, et notamment l’Allemagne et l’Autriche, les ménages consomment plutôt qu’investir dans le patrimoine. Contribuant à une économie plus dynamique que dans les pays plus pauvres d’Europe du Sud, où la part des propriétaires est plus importante. « Ce sont des modèles économiques compliqués, mais en France, c'est clair que c'est le rêve de la majorité de la population de devenir propriétaire, et à peu près 60% le font. »
La question de l’accès à la propriété pour les jeunes
« Payer un loyer plutôt que rembourser un crédit, c’est s'appauvrir », avec un âge moyen d’accession à la propriété à 32 ans, ce sont les jeunes qui dépensent le plus dans les loyers. A cela, il faut ajouter un héritage tardif, à 63 ans en moyenne. Pour autant, pour Jean Viard, il est vain de tenter d’abaisser cet âge. En effet, la stabilité, familiale, économique, arrive en moyenne à 30 ans, et la propriété vient en suivant. « Le problème du logement, de la propriété, c'est un phénomène qui vous stabilise, parce que le locataire est plus mobile que le propriétaire en terme géographique. Donc, les gens vont acheter au moment où ils ont l'impression d'être stables. »
Bref, les éléments à prendre en compte sont nombreux, mais Jean Viard conclut sur un point à son sens important, « ce rêve profond, au fond, d'être protégé par ses propres murs. »
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