Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
1 - « Passoires thermiques » en France : près de cinq millions de logement concernés
Une nouvelle étude du ministère de la Transition écologique, révélée mercredi 2 septembre, permet de mettre des chiffres sur le fléau de précarité énergétique. Selon ces données, il existe 4,8 millions de « passoires thermiques » sur les 29 millions de résidences principales que compte l’Hexagone, soit 17 % des logements qui sont considérés comme très énergivores. Il s’agit des logements classés F et G sur l’échelle du diagnostic de performance énergétique (DPE).
Les statistiques évoquaient jusqu’à présent 6,7 millions de passoires énergétiques sur le territoire. Si le nombre − qui reste une estimation – a baissé, c’est parce que « les données étaient anciennes et peu fiables », explique Emmanuelle Wargon , ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du logement.
Les locataires modestes du privé sont les plus touchés.
En plus d’estimer le nombre de passoires thermiques, l’étude montre également l’ampleur du chemin à parcourir : seulement 6,6 % des logements sont classés A et B, c’est-à-dire le niveau bâtiment basse consommation (BBC) à atteindre pour tous les biens d’ici à 2050, tel qu’exigé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015.
Il ressort de cette étude que les bâtiments les plus énergivores sont le plus souvent des maisons individuelles, et dans le parc locatif privé. Surreprésentés dans certains départements ruraux, ou en montagne – plus de 40 % dans la Nièvre et la Creuse ou le Cantal (jusqu’à 46 %) – ils sont moins nombreux au bord de la Méditerranée ou en Aquitaine.
Précarité énergétique et précarité économique vont par ailleurs de pair dans le privé : les ménages les plus modestes occupent 28 % des logements F et G dans le parc locatif privé. Les appartements des bailleurs sociaux consomment, en revanche, moins que les autres (7 % d’étiquettes F et G, contre 19 % pour les propriétaires du parc privé), ce qui s'explique par une forte prévalence du chauffage collectif au gaz, ainsi que par un effort de rénovation ciblé.
Encourager la rénovation énergétique
Cette enquête intervient à la veille de la présentation par le Gouvernement du plan de relance. Une partie des 100 milliards d’euros doit être consacrée à la rénovation thermique des bâtiments, ces derniers étant responsables de 19 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
Pour les associations, cette étude s’avère un outil bienvenu et nécessaire pour mieux appréhender le sujet, mais prouve bien que beaucoup reste à faire. « Cela faisait longtemps que l’on attendait ce type de travail, car on manque de données pour caractériser l’état des logements », se félicite Danyel Dubreuil, coordinateur du collectif Rénovons – qui comprend une quarantaine d’organisations, de la Fondation Nicolas Hulot à Schneider Electric –, qui a présenté un plan d’éradication des passoires énergétiques en dix ans. « Mais, même en passant à 4,8 millions, le problème reste considérable », considère l’expert, qui calcule que 11 millions de personnes, soit 15 % de la population française, sont touchées, en particulier les plus précaires.
Pour aider à la rénovation complète de l’ensemble des logements d’ici à 2040, comme le propose la convention citoyenne pour le climat, il faudrait mobiliser 11 milliards d’euros d’aides financières par an (publiques et privées), à ajouter aux 4 milliards d’euros d’aides annuelles actuelles, selon l’Institut de l’économie pour le climat.
Cet état des lieux doit désormais inciter le gouvernement à établir « des scénarios de rénovations échelonnés dans le temps, précis et contraignants », appelle Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre.
Le collectif Rénovons rappelle que passer les moins bien notés au niveau BBC permettrait de créer 93 000 emplois net entre 2020 et 2030, puis 34 000 emplois à plus long terme. Les ménages économiseraient 1 100 euros par an sur leurs factures. Les gains sur le système de soins et sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre seraient par ailleurs considérables.
2- Immobilier : dans quelles villes est-il le plus facile de trouver un logement en colocation ?
Alors que la rentrée étudiante approche à grands pas, les recherches en matière de logement s’accélèrent. Afin de réduire le poids de ce poste de dépense, de nombreux candidats décident d’opter pour la colocation. Mais, est-il si facile de trouver un logement en colocation ? Et, dans quelles villes cette démarche sera-t-elle la plus simplifiée ?
Au niveau national, pour louer une chambre en colocation il faut prévoir un budget de 427 € selon Locservice.fr ; site dédié à la location entre particuliers. Mais, il existe de fortes disparités sur le territoire.
Ainsi à Paris, il faut compter une enveloppe de 710 € tandis qu’en province le montant s’élève à 383 €. Parmi les villes où trouver une colocation est le plus facile, Saint-Etienne remporte le match grâce à une offre supérieure à la demande et une baisse des prix de l’immobilier. Suivent Limoges, Nîmes et Le Mans.
Mais, les recherches de logements en colocation ne concernent pas seulement les étudiants. En effet parmi les profils des candidats on retrouve également des actifs, ou encore des retraités.
3 - Immobilier locatif : le marché transfiguré par la crise sanitaire
La dynamique du marché locatif en 2020 est radicalement différente de celle de 2019 : après 2 mois d’un confinement qui a complexifié les recherches de biens et remis en question bon nombre de déménagements et d’emménagements, le marché de la location connaît un effet de rattrapage, de même que celui des transactions. Au-delà de cet état de fait, les logements proposés et les attentes des locataires ont évolué. Cet été, l’effervescence s'est confirmée.
Une offre de locations meublées en forte hausse
En mai, bien qu’encore confinés pour beaucoup, les Français ont été nombreux à relancer leurs recherches d’une résidence principale en location : ils étaient 2 fois plus nombreux qu’à la même période en 2019. En juin, la tendance s'est poursuivie avec une hausse de 75 % du volume des recherches.
Si les actifs en quête d’un bien en location sont 71 % à souhaiter déménager dès à présent, la forte présence des étudiants explique aussi cet engouement. Contrairement aux années précédentes, ils ont pu anticiper leur recherche d’un bien pour la rentrée, sans attendre la fin de l’année scolaire, confinement oblige. Si la demande s’est renforcée, l’offre est elle aussi en hausse. Les étudiants, mais aussi les professionnels en mobilité, les stagiaires et les apprentis qui vivaient loin de chez eux pour des raisons scolaires ou professionnelles, ont pu rejoindre leur domicile de plus tôt que prévu en raison de l’épidémie de Covid-19 et de la fin du travail et des cours en présentiel. Dès lors, nombre de propriétaires se sont retrouvés avec des biens vacants, souvent des appartements meublés. Les propriétaires proposant d’ordinaire un logement à la location touristique, ont, pour beaucoup, opté pour la location longue durée pour compenser le manque à gagner lié à la baisse du nombre de touristes étrangers.
En quête d’espace, les Parisiens se tournent vers les Hauts-de-Seine et l’Ouest de la France
Autre tendance révélée par nombre d’agents immobiliers : de plus en plus de citadins souhaitent s’éloigner de la ville au profit de la campagne. Après avoir été contraints de rester chez eux pendant 2 mois, dans de petits espaces et parfois avec des enfants, avec l’obligation de télétravailler tout en assurant l’aide aux devoirs, beaucoup de Français souhaitent désormais plus d’espace.
Ainsi, près de Paris, le département des Hauts-de-Seine enregistre une hausse de 75 % des recherches immobilières, avec surtout des biens plus grands qu’avant le confinement. Les autres départements d’Île-de-France présentent la même dynamique : la Seine-et-Marne (+ 140 %), le Val-d’Oise (+ 113 %), les Yvelines (+ 110 %) ainsi que l’Essonne (+ 104 %) sont encore plus demandés, devançant d’une courte tête les départements voisins de l’Oise et de la Picardie (+ 97 %).
En région, l’exode des Parisiens profite surtout aux centres-villes de Rennes et de Grenoble (+ 100 % de recherches) mais aussi de Nantes, Bordeaux et Poitiers (+ 70 %).