Comprendre l'immobilier

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18 jan. 2023
Le marché des passoires thermiques ne s’effondre pas
Malgré la règlementation, toujours plus dure, sur la location des passoires thermiques, la part de logements classés F et G mis en vente en 2022 est restée stable. Et les prix, bien que parfois décotés, ne sont pas non plus en chute libre.

C’est probablement inquiétant quant à l’utilité de la règlementation pour inciter à la rénovation. En effet, il semblerait que celle-ci ait échoué à faire sortir du marché, de la vente comme de la location, les passoires thermiques pour inciter les propriétaires à rénover. Alors que les professionnels s’inquiétaient d’un calendrier trop rapide et d’une sortie brutale de nombreux biens du parc de logements, il n’en est rien selon une étude du réseau d’agences Guy Hoquet. « Un certain alarmisme se propageait à la suite de ces interdictions de location, mais seul un nombre limité de biens est concerné », assure Stéphane Fritz, son président. L'année dernière, la part des biens classés F et G mis en vente est ainsi restée stable, représentant 8% de l'offre immobilière. Partout en France, ce chiffre est semblable à l’an dernier, avec des variations de l’ordre de 0,1 à 0,2%. « Les passoires sont bien plus nombreuses à Paris du fait d'un parc ancien, rappelle Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet. Et les travaux de rénovation sont plus compliqués à effectuer, car la majorité des biens sont en copropriété. » 

Le comportement des bailleurs en question 

Comment expliquer alors, que malgré le gel des loyers et l’interdiction progressive à la location, le marché ne subisse pas ces règlementations ? « On pensait que les propriétaires bailleurs, dans l'incapacité de faire des travaux de rénovation, allaient vendre leur bien. Mais les arguments pour ne pas vendre priment », précise Henry Buzy-Cazaux, président de l'Institut du management des services immobiliers. Le risque d’un prix du bien en baisse dissuade les propriétaires de vendre, et ceux-ci préfèreraient enfreindre la loi. « Une partie des propriétaires n'effectueront pas les travaux et seul le locataire pourra le signaler. Mais compte tenu de la difficulté de trouver un logement, traîner un propriétaire au tribunal ne va pas de soi », explique Henry Buzy-Cazaux. Inappliquées, les politiques publiques du logement devront certainement se durcir dans les prochaines années.  

 

Source : Le Point / reproduction interdiction 

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