Le dernier Observatoire du Crédit Logement CSA, publié ce mardi, brosse un portrait particulièrement catastrophique du marché du crédit en 2022. La production de prêts immobiliers chute de 20% sur l’année, avec une baisse particulièrement forte au dernier trimestre, du jamais vu depuis la crise de 2008.
D’après l'Observatoire du Crédit Logement CSA, paru ce 17 janvier, la production de prêts immobiliers a chuté de 19,9% en volume en 2022 par rapport à l’an dernier, et de 20,5% en nombre. Plus particulièrement sur les derniers mois, puisqu’au second semestre, les crédits à l'habitat ont dégringolé de 35,7% en valeur par rapport à la même période en 2021. En cause notamment, le taux d’usure, et ce malgré sa remontée « historique » au dernier trimestre, qui n’a pu empêcher un mois de décembre catastrophique (-44% de production de prêts en volume). « Une telle chute ne s'était pas constatée depuis l'automne 2008, au plus profond de la crise financière internationale venue des Etats-Unis », fait remarquer l'Observatoire. Même le premier confinement, en mars 2020, n’avait pas eu un tel effet.
Une baisse drastique de la demande
A l’origine de cette baisse sur le marché du crédit, une demande immobilière en chute libre. Dans leur bilan immobilier annuel diffusé mi-décembre, les Notaires de France estimaient à -6% la baisse du nombre de transactions en 2022 pour atteindre 1,13 million de ventes. Et ils ne tenaient alors pas encore compte des deniers mois de l’année, très probablement plus mauvais qu’anticipé. Ces dernières années, le marché était boosté par des taux d’intérêt bas, 1,06% toutes durées d’emprunts confondus fin 2021. Contre plus du double aujourd’hui, 2,34% selon l’Observatoire. Et cette tendance haussière reste d’actualité, alors que l’OAT et les taux directeurs de la BCE, indicateurs nécessaires pour fixer les taux de crédit, continuent à augmenter. D’autant que les banques sont aujourd’hui moins enclines à prêter, « la nouvelle phase de relèvement des taux de la BCE, qui s'est amorcée, a pesé sur les marges des banques », explique également le Crédit Logement.
Ce choc sur le marché du crédit n’est pas sans effet sur le marché immobilier. Ainsi, si les prix ont continué d’augmenter en 2022, de 4,6%, cette hausse est bien moindre que celle constatée en 2021, et dans les grandes villes, le prix moyen du mètre carré baisse déjà.
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