Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

07 sep. 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 04 septembre
1 - Plan de relance : l’Etat souhaite inciter les maires à construire des logements 2 – Immobilier : les nouveaux défis du neuf 3 – Exode urbain : Du rêve à la réalité

1 - Plan de relance : l’Etat souhaite inciter les maires à construire des logements 

Parmi les 100 milliards d’euros du plan de relance présenté jeudi, l’Etat prévoit une enveloppe de plusieurs centaines de millions d'euros pour récompenser les maires les plus courageux engagés dans la construction de logements au risque de mécontenter leurs électeurs.  

Il faut construire des logements « là où on en a besoin », en premier lieu les grandes agglomérations où « il est impossible de trouver un logement à un loyer correct »déclarait en août la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon. Et puisque la densité de logement est déjà importante dans ces zones, « il faut qu'on accepte de construire avec quelques étages ». 

C'est, en effet, l'une des principales causes de la hausse persistante des prix de l'immobilier dans les zones dites « tendues » 

Les habitants de Paris et son agglomération subissent ainsi de plein fouet le manque d’offre où la construction de logement neufs n'y avance pas assez vite pour répondre à la demande. La tendance a été accentuée par la crise sanitaire, qui a mis à l'arrêt les chantiers comme l'examen des permis de construire pendant des semaines. 

Afin de faire infléchir une situation largement dans la main des élus locaux et après avoir tenté un « appel » aux maires cet été, le ministère du Logement tente une autre méthode, cette fois financière. 

Pourtant bien plus axé sur la rénovation des logements que leur construction, le plan de relance prévoit une aide financière destinée à récompenser les élus qui construisent au-dessus d'un certain seuil. Celui-ci reste encore à fixer et dépendra de la situation selon les villes, mais l'enveloppe est chiffrée : 350 millions d'euros, qui seront versés fin 2021 sur la base des permis octroyés pendant l'année écoulée. 

Venir à bout des « réticences » 

L'agence France-Presse (AFP) y voit un tournant pour le gouvernement actuel, qui avait, depuis le début du quinquennat, surtout misé sur la simplification des normes de construction. 

Pour autant, « ce n'est pas révolutionnaire », note l'urbaniste Jean-Claude Driant. 

Sous la présidence de François Hollande, l'Etat avait effectivement déjà conçu une aide aux « maires bâtisseurs » sur le même principe. Quelque 500 communes en avaient bénéficié. Mais, depuis, le contexte a changé et « on a l'impression que cette nouvelle aide vient à contre-temps », s'étonne M. Driant. 

Conclues fin juin, « les élections municipales ont vu beaucoup d'argumentaires sur Arrêtez de bétonner », détaille-t-il. 

Il évoque une « convergence » entre le discours des candidats écologistes, dont plusieurs ont été élus dans de grandes villes, et un phénomène aux racines différentes, le « not in my backyard » (« pas de ça chez moi ») qui pousse les riverains d'un quartier à s'opposer à la construction de logements près de chez eux. 

Les enjeux électoraux sont évidents, mais c'est tout le problème, assume-t-on au gouvernement. « Il y a besoin de vaincre cette réticence » des élus, explique le ministère, qui espère faire émerger à terme 50 000 logements neufs à l'aide de cette prime. 
 

 

 Immobilier : les nouveaux défis du neuf 

Malgré la crise sanitaire, le marché du neuf se porte bien comme le souligne Olivier Bokobza, directeur général de BNP Paribas Immobilier Résidentiel. « Depuis la fin du confinement, l'activité a retrouvé un volume normal. Les particuliers en quête d'une résidence principale ont été les premiers à reprendre leur projet. Quant aux investisseurs, légèrement en retrait dans les premières semaines mais désormais rassurés par l'évolution de la demande locative, reviennent progressivement sur le marché ». 

En dépit d’une forte demande, l’offre s’effrite avec la diminution du nombre de permis de construire accordé par les municipalités. Diminution qui s’explique par l’approche des élections et le blocage de nombreux programmes dus à la hausse des recours. D’après la Fédération des promoteurs de l’Immobilier (FPI), ce phénomène pourrait engendrer un recul de 100 000 logements collectifs autorisés entre 2019 et 2020.  

Pour Franck Vignaud, directeur du Laboratoire de l’Immobilier, les plans de soutien aux promoteurs développés par CDC Habitat et In’Li pourraient également impacter les stocks : « L'achat programmé par ces deux entités de 50 000 logements neufs dans tout l'Hexagone va assécher l'offre pour les particuliers. » 

Risque de hausse des prix 

De novembre 2019 à mai 2020, le tarif moyen des appartements en phase de commercialisation a augmenté de 3,4% (4 806 €/m2) d’après le dernier baromètre du Laboratoire de l’Immobilier (Juin 2020). Habituellement, cette hausse s’élève autour des 3% sur 12 mois.  

Il faut souligner les grandes disparités tarifaires entre les territoires, avec par exemple, 12 414 € le m² moyen à Paris contre 3 252 €/m² à Tourcoing, 6 562 €/m² en Ile-de-France contre 4 278 €/m² en province. 

L’effet Covid 

« Dans l'ensemble, les prix du marché n'ont pas baissé durant le confinement. » indique Franck Vignaud. Pour la présidente de la FPI, Alexandra François-Cuxac, « même si les promoteurs ont fait l'effort de limiter les répercussions tarifaires de cette période particulière sur les acquéreurs, la crise du coronavirus générera malgré tout peut-être quelques tensions sur les prix du fait du retard des chantiers et des surcoûts liés aux contraintes sanitaires ».  

« Avec cette crise, nous avons pris conscience que notre marché doit se réinventer. Le logement de demain ne sera pas plus grand mais plus vert avec davantage d'espaces extérieurs, de services et de technologies. Il nous faudra désormais intégrer la question sanitaire dans nos réflexions tout comme celles liées au télétravail », détaille Alexandra François-Cuxac. 

 https://www.lesechos.fr/patrimoine/immobilier/immobilier-les-nouveaux-defis-du-neuf-1239353

3  Exode urbain : Du rêve à la réalité 

Une envie de mise au vert... 

La crise sanitaire et l’avènement du télétravail ont donné des envies de verdures à de nombreux Parisiens, faisant bondir les recherches de maisons en deuxième couronne. Voici le constat établi par les professionnels au lendemain du déconfinement. Michel Platero, Président de la FNAIM du Grand Paris ajoute « Ceux qui ont dû traverser cette épreuve dans de petites surfaces ou dans des logements ne disposant pas d’extérieur ont tous, à un moment ou à un autre de ces deux mois, aspiré à quitter la ville au profit d’un cadre de vie plus agréable », constate Michel Platero, président de la FNAIM du Grand Paris. 

Analyse partagée par les données de MeilleursAgents et de Seloger, chez qui par exemple, L'Isle-Adam et Provins, ont enregistré respectivement une hausse de la recherche de 47 % et 41 % par rapport à la même période l’an passé ou Etampes qui a enregistré une hausse de 86 % du nombre de recherches.  

...Freinée par le temps de trajet 

Comme l’explique Michel Platero « cet enthousiasme pour les banlieues vertes est aussi lié au développement du télétravail durant le confinement. Nombreux sont ceux à s’être projetés comme continuant à travailler durablement à domicile une fois la crise sanitaire terminée. Mais, très vite, la réalité du monde de l’entreprise les a rattrapés, avec l’obligation faite à une majorité de salariés de réintégrer leurs bureaux. Ceux-ci regardent donc à nouveau leur temps de trajet avec une jauge à 45 minutes maximum ». Conséquence directe de ce frein à l’exode, une stabilité des prix de l’immobilier en banlieue depuis la sortie du confinement, voire un tassement des prix comme à Fontainebleau, avec une hausse des prix de 0,4% entre mai et septembre contre une hausse de 1,3% entre janvier et avril.  

 

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