Dans le cadre de son feuilleton sur les rues piétonnes de la capitale, Le Parisien s’attardait hier sur la rue Montorgueil, qui relie les Halles au Sentier. Sur seulement quelques centaines de mètres, son dynamisme et 6 siècles d’histoire conduisent aujourd’hui à un prix de l’immobilier bien au-dessus de la moyenne du quartier.
Selon l’estimation de Meilleurs Agents, le prix moyen du mètre carré rue Montorgueil serait de 12 362€. Et pour cause, la voie est devenue l’une des plus fréquentées du centre de Paris, aussi bien par les habitants que par les touristes. Sa piétonnisation, en 1991, lui a donné un charme irrésistible et a fait flamber les prix de l’immobilier. « Ici, il y a cette ambiance historique qui a vraiment la cote, surtout auprès des étrangers, notamment les Américains, souligne Caroline Baudry, directrice de l’agence Barnes IIe, IIIe et IVe arrondissements. Dans la rue, il y a beaucoup de restaurants et de commerces de bouche assez recherchés. »
Un marché immobilier très confidentiel
Le prix s’explique également par la rareté des biens. La rue est longue de seulement 360 m, et les propriétaires ne se pressent pas pour vendre. « Nos clients recherchent aussi clairement le charme de l’ancien, poursuit l’experte. On retrouve beaucoup de logements avec cheminée, poutre apparente et parquet. Enfin, le fait qu’il y ait peu de biens à vendre chaque année permet de maintenir des prix assez élevés. » Le site est tellement coté, raconte le quotidien, que même les produits peu attractifs trouvent preneurs. C’est le cas de ce studio de 27 mètres carrés, sombre, à refaire, au 2e étage sans ascenseur, parti l’année dernière pour 267 000 euros, soit 11 800 euros le mètre carré. Et les grands appartements, extrêmement rares, se vendent plus cher encore. Un exemple récent : ce trois-pièces de 100m² vendu pour 1,35 million, soit 13 500€/m².
Dans la rue, mais plus largement dans tout le quartier, le marché est particulièrement tendu. « On assiste pas mal à des ventes par le bouche-à-oreille, analyse Mickaël Boulaigre, de l’agence Fredélion, dont l’une va justement ouvrir dans la rue Montorgueil. Et on comprend le succès du lieu. Le tout faire à pied prend ici tout son sens, ce qui justifie son esprit village. Vous avez Beaubourg à deux pas, le Quartier latin pas loin, les Grands Boulevards avec leurs théâtres… Sans compter qu’avec Châtelet-les Halles, vous avez le gros hub de transport de France. »
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