Le Comité européen du risque systémique (CERS), l’organisme de l’Union chargé de signaler les dangers pesant sur la finance européenne a alerté ce mercredi, sur les « vulnérabilités » de l'immobilier commercial sur le continent et, par ricochet, sur les dangers qu'il pourrait faire peser sur le système financier.
Dans une conjoncture compliquée pour le secteur immobilier, notamment commercial, les banques pourraient souffrir de ces difficultés. C’est en tout cas l’analyse du CERS, l'institution européenne chargée de veiller aux risques financiers, qui recommande d'améliorer la supervision des banques exposées à l'immobilier commercial. Le CERS pointe à la fois l'inflation - qui pèse à la fois sur les charges des promoteurs et met les locataires sous pression - et un « resserrement des conditions financières qui limite les possibilités de refinancer une dette existante ou de souscrire un nouveau prêt ». Le secteur souffre en outre de « normes de constructions plus strictes, et de la bascule vers le commerce en ligne. »
Un risque de crise immobilière d’ampleur ?
Remplissant son office de vigie, le CERS a lancé une « recommandation » aux autorités financières (en France, ce rôle revient principalement à l’APCR), les invitant à se préparer à une crise liée à l'immobilier de bureaux et autres commerces. « Les autorités devraient s'assurer que les pratiques de financement dans le secteur sont solides et que les institutions financières sont résilientes », indique le CERS, sans cibler un pays en particulier. D’autant que les vulnérabilités « peuvent être amplifiées par leur diffusion au travers des frontières, et par les liens entre institutions financières. Les établissements de crédit tels que les banques sont particulièrement exposés à ce secteur par le biais du risque de crédit sur les prêts. »
Si cette du CERS n’est qu’un premier signal, l’immobilier commercial fait d’ores et déjà l’objet d’une surveillance particulière de la BCE. Les prochains mois s’annoncent donc compliqués pour le secteur, et les institutions économiques et financières européennes affichent aujourd’hui des premiers signes d’inquiétude.
Source : Les Échos / reproduction interdite