Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
1 - Le gouvernement va récupérer 1 milliard d'euros dans les caisses d'Action Logement
Le gouvernement est décidé à ponctionner une nouvelle fois dans la trésorerie d'Action Logement (ex 1% Logement), organisme paritaire parmi les principaux acteurs du logement social en France, pour boucler son budget 2021, pour un montant compris entre 1 et 1,5 milliard d'euros. L'Elysée pousse également à une refonte de sa gouvernance et de ses missions.
Un ponctionnement récurrent des caisses d’Action Logement
Créé en 1953, l'ancien 1% Logement, financé par une taxe versée par les entreprises, est non seulement un géant du logement social - il détient près d'un cinquième des HLM français - mais aussi du logement en général : il est assis sur un patrimoine de quelque 80 milliards d'euros, dont 55 milliards pour les seuls actifs immobiliers.
Au moment de boucler un budget 2021 qui inclut le plan de relance de 100 milliards d'euros, le gouvernement entend de nouveau mettre à contribution Action Logement via « un prélèvement de 1 milliard » et a acté « le principe d'une réforme de fond, qui reste à discuter avec les partenaires sociaux », selon les propos rapportés par une source gouvernementale auprès de l’Agence France Presse.
Ce n'est pas la première fois que l'Etat ponctionne Action Logement. L'an dernier déjà, l'organisme avait déjà vu 500 millions d'euros alimenter le budget 2020 et lorsque le gouvernement avait réduit, début 2019, les économies demandées à l'ensemble du monde du HLM, le gouvernement avait décidé de compenser le manque à gagner par un prélèvement de quelque 300 millions d'euros supplémentaires.
Vers une refonte de la gouvernance et des missions
Le deuxième objectif, de plus long terme, concerne la gouvernance et les missions d'Action Logement. La feuille de route n'est pas encore clairement établie, mais un mot d'ordre semble s'imposer : il s'agirait de « mettre le modèle sous tension », selon un bon connaisseur du dossier. Plusieurs pistes sont évoquées, comme le recentrage d'Action Logement sur sa mission d'origine, à savoir faciliter le logement des salariés près de leur lieu de travail. Actuellement, la majorité du parc de près de 1 million de logements serait occupé par des retraités ou des personnes défavorisées.
Un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) rendu à Matignon en janvier dernier, et dévoilé par Le Monde cet été, évoquait déjà de "graves dysfonctionnements" dans la gestion d'Action Logement, et plusieurs pistes pour réformer l'organisme, de l'affectation de ses ressources directement à l'Etat jusqu'à sa suppression pure et simple.
Contactée par l'AFP, la direction de l'organisme, qui a lancé l'an dernier un plan de 9 milliards en faveur du logement des salariés, n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.
2- Entreprise : à quoi ressembleront les bureaux de demain ?
Depuis le confinement, les salariés ont un nouveau rapport avec leur environnement de travail. Quelles sont les nouvelles aspirations des travailleurs en matière de bureaux ? Quels aménagements sont plébiscités ?
Cette question n’est pas à prendre à la légère lorsque l’on sait que l’immobilier représente le « deuxième poste de dépenses pour une entreprise après la masse salariale » indiquait hier le JDD.
La période du confinement n’est pas conséquence sur le marché locatif des bureaux d’Ile-de-France., comme le précise David Bourla directeur du département études et recherche de Knight Frank France : « Nous devrions plafonner à 1,5 million de mètres carrés loués à la fin de l'année en Île-de-France, contre 2,2 à 2,3 millions par an habituellement. À titre de comparaison, on était à 1,9 million en 2009, après la grande crise financière de 2008. »
Cet épisode remet sur le devant de la scène la problématique du bien-être au travail. "L'idée est d'être mieux en entreprise que chez soi." indique le designer Olivier Saguez. Pour y remédier, les aménagements suivants sont particulièrement plébiscités : l’aménagement d’espaces extérieurs, l’importance de la lumière, la création de lieux de sociabilité… « La tour classique sans accès extérieur, dans un quartier monofonctionnel, c'est exactement ce qu'il ne faut plus faire ». » précise l’architecte Philippe Chiambaretta,
Ce qui est sûr, c’est que le temps n’est pas à « l’entreprise sans bureau ».
« Comme nous le pressentions au tout début du confinement, la lame de fond créée par la crise sanitaire ne remet pas en question la pertinence des immeubles de bureaux. C’est toujours un scénario hybride que nous privilégions, entre progression du travail à distance d’une part, et consolidation de la place des bureaux comme espaces de sociabilité favorisant le bien-être, la productivité et l’innovation des entreprises d’autre part » indiquait en juillet dernier David Bourla
3 - Immobilier : Paris perd des locataires au profit des autres villes
Comme le révèle le dernier baromètre SeLoger, les recherches de logements ont brutalement chuté depuis le 11 mai à Paris. Mais si les locataires délaissent la capitale, ils regardent ailleurs : les recherches ont augmenté dans les 9 autres grandes villes étudiées.
Les locataires parisiens sont de plus en plus nombreux à vouloir quitter la capitale pour d’autres villes depuis le déconfinement. D’après le dernier baromètre des loyers SeLoger, les recherches de locations ont baissé de 23% entre le 11 mai et le 31 août, par rapport à l’an dernier. Un repli « historique », selon la porte-parole du groupe SeLoger, Séverine Amate, et ce « notamment en raison de la pandémie de coronavirus, qui a poussé certains locataires à accorder davantage d’importance aux critères de qualité de vie, à l’importance d’avoir de l’espace, un extérieur », explique-t-elle. Ainsi, les recherches ont augmenté dans les 9 autres grandes villes étudiées. C’est Nice qui enregistre la plus forte hausse du nombre de recherches de logements en location, entre la date du déconfinement et la fin de l’été : 40% de plus qu’en 2019. Bordeaux arrive en deuxième position avec une hausse de 36%, suivie de Marseille, avec +29%, de Toulouse, +21%, et de Nantes, +12%, à égalité avec Mulhouse. Rennes affiche une augmentation de 10% des recherches, et Strasbourg et Lyon enregistrent 6% de hausse.
A Bordeaux, les demandes d’achat en nette hausse
Le baromètre permet aussi de constater un décrochage des demandes de biens à l’achat à Paris, même si elles continuent d’augmenter de 5% pendant la même période. En effet, la hausse est beaucoup plus forte dans les autres grandes villes : + 164% à Bordeaux, + 139% à Nantes et + 100% à Strasbourg. Les demandes d’achat augmentent aussi de manière saillante à Marseille, + 89%, et à Nice, + 87%. Rennes enregistre 74% de hausse, Toulouse, 68% et Lyon, 53%. Enfin, Mulhouse affiche 27% d’augmentation des demandes.
En revanche, le nombre de biens mis en location longue durée à Paris explose entre le 1er juin et le 31 juillet, avec 64% de hausse par rapport à la même période de 2019. Idem à Nice, avec 52%, Bordeaux, 39%, Rennes, 34% et Nantes, 32%. « Il y a fort à parier que de nombreux propriétaires cherchent maintenant à faire basculer leur bien dans de la location de longue durée. C’est ce que reflète très probablement cette hausse » avance la porte-parole de SeLoger. Lyon, Marseille, Strasbourg et Mulhouse n’ont, elles, pas connu d’augmentation de demandes pour ce type de location.