Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

03 fév. 2023
La région Île-de-France ralentit la rénovation des copropriétés
La société d’économie mixte Île-de-France Énergies, organisme chargé de soutenir la rénovation des copropriétés franciliennes, a annoncé se recentrer sur l’immobilier de bureau. Alors que les pouvoirs publics entendent accélérer sur la rénovation énergétique des logements, l’arbitrage financier passe mal.

La rénovation des logements sacrifiée ? C’est en tout cas le risque après que la SEM Île-de-France Énergies ait annoncé « recentrer son action sur les bâtiments tertiaires (bureaux) » et son « rapprochement » avec une autre SEM — Île-de-France Investissements et Territoires — elle-même déjà spécialisée dans l’immobilier d’activité. « Île-de-France Énergies élargira ainsi son champ d’intervention à la rénovation du tertiaire public et privé » afin de mettre fin à ses « difficultés financières récurrentes », précise le document publié quelques jours avant les fêtes de fin d’année. 

Un arbitrage largement dénoncé 

Les acteurs du secteur s’indignent de ce choix de l’actionnaire majoritaire de la SEM, la région IDF. À commencer par le patron d’IDF Énergies, démissionnaire. « La région casse un outil unique en Europe qui rend des services importants aux Franciliens et sert de modèle à l’étranger, regrette l’ancien directeur général. Alors que la demande est en train d’exploser : une vingtaine de copropriétés a réalisé des travaux par notre intermédiaire en 2022, c’est autant que sur l’année 2021 et toute la période 2018-2020. » Pour lui, « la région débranche ce dispositif parce qu’il perd de l’argent et qu’il a été initié par l’ancienne majorité ». L’annonce a agacé jusqu’au ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein. « Le désengagement de la région IDF est très regrettable, l’accélération de la rénovation de l’habitat collectif est une priorité, assène-t-il. Cette décision est à contre-courant et interroge », alors que « les régions ont un rôle majeur à jouer aux côtés de l’État dans la rénovation ». 

Du côté de la région, on explique cette décision par un bilan insuffisant au regard des dépenses. « IDF Énergies n’a jamais trouvé son modèle économique pour parvenir à l’équilibre », explique Benjamin Chkroun, président du conseil de surveillance de la SEM. Est-ce la fin de la rénovation des copropriétés ? « Nous n’y mettons pas fin contrairement à ce que disent les oiseaux de mauvais augure, assure-t-il. On l’élargit aux bâtiments tertiaires, vers de nouveaux prospects plus prometteurs… On va être plus vigilants sur le choix de nos contrats pour répondre aux copropriétés plus matures et nous dégager du temps pour faire du tertiaire. » Et renvoyant la répartition entre tertiaire et résidentiel à la fin du premier semestre.  

 

Source : Le Parisien / reproduction interdite  

haut de la page