Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
1- La FFB anticipe une chute d’environ 15% de la production de logements en 2020
En cette rentrée de septembre 2020, la Fédération française du bâtiment (FFB) assure que le secteur de la construction a globalement résisté au choc économique du confinement puis du déconfinement.
Au 3e trimestre 2020, la perte d'activité du bâtiment et des travaux publics s'élèverait à -6% par rapport au 4e trimestre 2019, un chiffre certes dans le négatif mais qui ne s'avère pas non plus catastrophique.
La fédération assure que les professionnels ont retrouvé de l'activité et disposent de carnets de commandes bien remplis, ce qui leur permet, pour l'heure du moins, de préserver leurs effectifs.
Pour autant, les trésoreries sont en berne et les marges continuent de chuter, impactées par les « surcoûts Covid », liés à l'application des mesures sanitaires sur les chantiers.
Au niveau des chiffres, la FFB mise donc sur une baisse de 14,8% de l'activité globale pour 2020, avec une chute de 23,4% dans le neuf et un recul de 7,6% sur le segment de l'amélioration-entretien. « Après une chute vertigineuse, nous assistons à un redressement quasi-exponentiel », souligne Olivier Salleron, le président de la fédération. « L'activité en août a été un peu meilleure, beaucoup d'entreprises ont travaillé un peu plus longtemps et ont donc pu générer un peu plus d'activité. Pour l'heure, l'emploi permanent tient. » Mais c'est véritablement sur la question de la construction neuve que le secteur envoie un signal d'alerte : les mises en chantier ont accusé -14,9% sur les 7 premiers mois de 2020 en comparaison à la même période en 2019, pendant que les permis de construire se rétractaient de 20,1%, que les mises en vente dégringolaient de 37,4% en promotion et que les ventes pures enregistraient -30,9% en promotion et -18,1% dans l'individuel diffus.
« Le plongeon que l'on constate aujourd'hui peut encore s'aggraver en 2021 et 2022 », prévient Olivier Salleron. « Plus l'horizon s'allonge, moins les chiffres sont bons. Alors oui, la rénovation énergétique a bien été prise en compte par le Gouvernement mais nous avons encore un gros problème sur le neuf, qui correspond tout de même à environ la moitié de l'activité du bâtiment. »
Lever les « freins d’avant-crise » et sonner la mobilisation sur le neuf
Sur le plan de relance, la FFB se dit satisfaite - « sous réserve des barèmes Ma prime rénov' à venir dans le projet de loi de Finances (PLF) 2021 » - sur son volet de la rénovation énergétique ou encore le soutien apporté aux opérations de rénovation pour les bâtiments publics et les bâtiments des TPE-PME.
Le président de la FFB prévient cependant qu’il y aura certainement « un trou d'air pour 2021 avec une souffrance des constructions de maisons individuelles. ».
La fédération demande de lever les « freins d'avant-crise », en assouplissant les préconisations du Haut conseil de stabilité financière sur les attributions de prêts immobiliers, mais aussi en accélérant la délivrance des permis de construire, notamment avec deux dispositifs : la mise en place du permis déclaratif, qui serait réservé aux zones déjà sous permis d'aménagement afin de fluidifier les procédures, et la dématérialisation des permis couplée à la numérisation des services.
Pour le reste, la FFB recommande d'établir le Prêt à taux zéro à 40% dans toutes les zones et de proroger le dispositif Pinel au-delà de 2021, cela pour que les investisseurs jouissent de davantage de visibilité sur plusieurs années.
Dans cette logique de simplification, la suppression des délais de paiement « cachés dans les marchés privés et publics » et la disparition - ou du moins l'aménagement - de l'attestation de la TVA réduite « sur les petits marchés » sont également avancées.
Des conséquences sur l’emploi moins importantes que prévu
Les craintes sur l'emploi semblent en revanche s'être dissipées : alors que la FFB redoutait, en juin dernier, la destruction possible de 120.000 emplois, elle a réajusté ses prévisions et estime maintenant possible d'éviter le pire. « Si et seulement si les mesures du plan de relance sur Ma prime rénov' peuvent être confirmées, nous serons capables de maintenir les effectifs du bâtiment dès cette année en souffrant sur nos marges et les surcoûts non-compensés sur les chantiers (estimés aujourd'hui à environ 8%), de stabiliser les effectifs en 2020 donc et même de commencer à embaucher dès 2021 », a expliqué Olivier Salleron.
Niveau formation professionnelle et apprentissage, l'objectif de passer de 60.000 à 100.000 alternants d'ici 2023, année des Olympiades des métiers, et donc de recruter 150.000 « talents », est maintenu.
2- Les SCPI ne connaissent pas à la crise
Le Covid a directement impacté les placements d’épargne excepté les SCPI. Elles ont en effet fait preuve de leur résistance malgré un contexte économique tendu, ce qui a accru la confiance des investisseurs pour ce placement.
Les Sociétés Civile de Placement Immobilier (SCPI) sont devenues un placement d’épargne de premier plan grâce à leur capacité de résilience face aux aléas économiques et leurs performances régulières, expliquant une confiance en hausse chez les épargnants immobiliers.
Les SCPI face au COVID-19 : résultats et explications
En 2020, le contexte économique est particulièrement tendu avec la crise sanitaire. Pourtant, les SCPI ont fait preuve de leur fiabilité avec des rendements intéressants pour les épargnants français au 1er semestre. Malgré une baisse de 20 % de collecte des SCPI par rapport au premier semestre 2019, celle-ci reste positive compte tenu de l’actualité. Elles ont aussi acquis pour un montant de 3,5 milliards d'euros et cédé pour 463 millions d'euros d'actifs.
Une des forces majeures des SCPI, qui constitue leur résistance, est sans aucun doute la diversification de leurs parcs immobiliers : que ce soit en France ou à l'international, dans la thématique du commerce ou de la santé, un tel panel d'options garantit une stabilité dans l'épargne. Une autre force est l'expertise des professionnels de l'immobilier. En déléguant les acquisitions aux professionnels de l'immobilier, les SCPI augmentent les probabilités de dénicher les meilleures offres où il serait bon d'investir. En ce qui concerne la location, elles font confiance aux sociétés de gestion pour trouver les meilleurs locataires. Enfin, grâce aux SCPI, il est possible de se constituer une réserve financière appelée RAN ou Report À Nouveau. Ainsi, en cas d'imprévu, comme avec la crise sanitaire, il est rassurant de savoir que les SCPI garantissent de l'argent de côté. La confrontation avec la crise du Covid-19 confirme la performance et donc l'attrait pour les SCPI. Pour 2020, un rendement autour de 4 % est attendu, faisant des SCPI une « valeur refuge en temps de crise ».
3- Baisse de 0,5% dans le monde des prix de l’immobilier de luxe
La crise sanitaire liée à la Covid-19 a fortement touché le marché immobilier, et celui de prestige n’y a pas échappé, avec une baisse de 0,5% au niveau des prix entre janvier et juin 2020 selon l'index « World Cities Prime Residential » 2020 de Savills. « Les incertitudes mondiales pesaient déjà sur les marchés résidentiels de luxe en 2019, avec quelques reflux modestes de 0,3 % enregistrés au deuxième semestre 2019 », précise Sophie Chick, directrice Savills World Research.
Les pays les plus touchés par la crise sanitaire sont ceux qui enregistrent les plus fortes baisses. Ainsi en Asie, c’est à Mumbaï que la plus forte baisse est observée au 1er semestre 2020 avec -5,8%, suivent Sydney (-4,5 %), Hong Kong (-4,2 %) et Bangkok (-2,7 %). Aux Etats-Unis, c’est à Los Angeles, où le taux de chômage a bondi de 20,6 % en mai, que les prix de l’immobilier de luxe ont le plus souffert de la crise sanitaire, avec une baisse de 4,7% pour atteindre 13 400 €/m² en juin.
A l’inverse, l’immobilier de prestige a tiré profit de la crise sanitaire dans certains pays. Par exemple en Russie, les investisseurs se sont tournés vers l’immobilier de luxe, véritable valeur refuge, pour répondre à la chute du prix du baril et du rouble, faisant augmenter les prix de 5,5% à Moscou. Même hausse à Séoul, où le prix de l’immobilier de luxe est en hausse depuis de nombreuses années, selon l’index Savills. Enfin, l'assouplissement des crédits par la Banque centrale chinoise (PBoC) s'est traduit par un gain de valeur de certaines villes, telles que Shenzhen (+2 %) et Hangzhou (+1,9 %).
La pénurie de l’offre en Europe tire les prix vers le haut
Trois des neuf villes qui ont observé des hausses sur le marché de l’immobilier de luxe au 1er semestre 2020, sont des capitales européennes : Berlin (+3 %), Amsterdam (3 %) et Paris (+1,2 %). Des hausses s’expliquant par un déséquilibre entre une pénurie de l’offre et une forte demande. A Paris, il faut compter 15 500 €/m² contre 17 500 €/m² à Londres (-0,4% en six mois).
Quelles tendances sont à prévoir ?
Les nombreux impacts économiques liés à la crise sanitaire ne sont pas encore tous connus. D'après les prévisions de Savills, c’est à Amsterdam, Lisbonne, Séoul et Moscou que les plus fortes hausses devraient être enregistrées au 2e semestre 2020. D'ici 2025, Lisbonne et Amsterdam devraient rester en tête des villes observant les plus fortes hausses, suivies de Berlin, Paris, Miami et San Francisco.