Comprendre l'immobilier
Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?
1- Selon la Caisse des dépôts, le monde HLM est bien parti pour la sortie de crise
Le monde HLM français devrait résister à la crise, à court et long terme, et maintenir un rythme solide de construction de logements grâce au bas niveau des taux d'intérêt, a estimé ce mardi la Caisse des dépôts.
« Le secteur du logement social serait en mesure de faire face à la crise sanitaire et économique si celle-ci reste temporaire », a résumé l'Institution, dans une étude annuelle sur les perspectives des bailleurs sociaux. Celle-ci est publiée à la veille d'une journée de rassemblement du monde HLM où devrait se rendre le chef du gouvernement, Jean Castex.
Selon la Caisse des dépôts, les bailleurs sociaux devraient être en mesure d'entreprendre la construction de 100.000 logements dès 2021 et de conserver cette moyenne annuelle pendant les décennies à venir.
Néanmoins, le secteur verra chuter cette année le nombre de logements sociaux effectivement construits suite à l'arrêt de nombreux chantiers pendant la période de strict confinement au printemps. Mais, à condition qu'il n'y ait pas de nouveau confinement, le secteur devrait vite pouvoir se relancer.
En effet, non seulement la crise n'a pas provoqué de vague écrasante de loyers impayés, grâce aux aides sociales versées aux locataires, mais les bailleurs sociaux devraient pouvoir compter sur des taux d'intérêt très bas pendant longtemps. Ces conditions favorables de crédit sont la conséquence de mesures interventionnistes prises depuis des années par les grandes banques centrales et accentuées par celles-ci ces derniers mois face à la crise.
Toutefois, parmi les difficultés rencontrées par le secteur, figurent les importantes économies demandées par le gouvernement depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron. L’Institution souligne que ces économies ont poussé le monde HLM à réduire ses investissements et, donc, la construction de logements sociaux en 2018, dernière année sur laquelle elle a finalisé ses données.
Depuis, le gouvernement a accepté de réduire ces économies, mais le monde HLM voudrait aller plus loin en retrouvant, en particulier, un taux de TVA préférentiel sur l'ensemble de ses opérations de construction.
- Dans certaines villes, l’achat plus rentable que la location
Le dernier comparatif de Meuilleurtaux.com montre qu’il est préférable d’acheter plutôt que de louer un bien immobilier dans certaines grandes villes de France.
Réalisée dans les trente-six plus grandes villes françaises, cette étude prouve que l’achat d’un bien immobilier s’avère plus rentable qu’une location, notamment à Caen ou Metz.
A Perpignan par exemple, il faut seulement onze mois pour l’achat devienne plus intéressant qu’une location.
Plusieurs critères ont été retenus pour effectuer ce comparatif : un appartement type de 70m2, le prix du mètre carré, les taux d’intérêt, les charges de copropriété, la taxe foncière, le prix des loyers et le rendement qu’aurait apporté l’argent non investi.
18 ans pour Lyon
Entre 2019 et 2020, la remontée des taux et l’augmentation des prix dans les villes les plus dynamiques ont entrainé un allongement de la durée d’amortissement.
Pour la ville de Lyon, il faut désormais 18 ans pour amortir un achat contre 7 ans et 6 mois il y a seulement un an. Les villes de Paris, Bordeaux et Montreuil font également partis du haut du classement.
2020 plus intéressant que 2019
Dans les villes de Caen, Metz, Tours, Orléans et Nîmes, l’année 2020 est plus intéressante que celle de 2019. Il faut désormais compter treize mois pour amortir l’achat d’un bien immobilier.
Cette période est désormais de 36 mois à Marseille, et de 24 mois pour les villes de Brest et Lille.
- Quels impacts du télétravail pour l’immobilier d'entreprise?
Deux économistes de la Banque de France, Antonin Bergeaud et Simon Ray ont réalisé une étude, publiée ce matin, sur les impacts du recours au télétravail en matière d'immobilier d'entreprise. Premiers éléments de réponses, la généralisation du télétravail pourrait avoir des conséquences significatives au niveau macroénomique, notamment pour les entreprises de services installées en métropoles.
Au printemps, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) avait estimé que 7,9 millions de salariés (soit 33% du total) pourraient être concernés par la mise en place du télétravail. Si l’on ajoute à cela la donnée suivante, « 57% des télétravailleurs potentiels résident dans des aires urbaines de plus de 500 000 habitants », il est clair qu’il est possible de réaliser des économies de loyers dans ces aires urbaines où les prix de l’immobilier ne cessent de croître. Attention tout de même, certains effets compensatoires existent.
Simon Ray explique que « Le potentiel d'économies est substantiel, mais une part de ces économies de coûts immobiliers pour les entreprises devra probablement être reversée aux salariés, le télétravail entraînant des coûts pour eux, notamment parce que l'aménagement d'un espace de travail à leur domicile sera à leur charge », mais que dans le même temps, « le gain de temps de transport pourrait tempérer les demandes de compensation de la part des employés ».
L’étude révèle également que le recours au télétravail pour une grande partie des salariés aura comme autre conséquence une diminution de l’inégalité pour les entreprises à accéder au crédit.
En effet, « l'immobilier constitue un obstacle majeur à la croissance des entreprises » et « une limite potentielle à l'augmentation de leurs effectifs », montre l'étude de la Banque de France. De plus les entreprises qui possèdent des actifs immobiliers sont souvent avantagées par les banques dans l’accès au prêt, au détriment des jeunes entreprises qui pour la plupart louent des locaux et sont donc pénalisées, n’ayant pas d’actif immobilier utilisable comme collatéral pour avoir des prêts avantageux.
Des modifications au niveau de la structure des coûts et des bilans des entreprises sont donc à prévoir…