Alors que l’accès à la propriété est de plus en plus bouché, la pierre papier, qui permet de bénéficier de la croissance du secteur avec une mise de départ raisonnable, a connu une année faste. Mais, dans le détail, les performances restent très inégales entre véhicules surperformants et ceux qui déçoivent.
Les SCPI, une valeur sure
La pierre papier séduit toujours plus, avec plus de 10 milliards d’euros de collecte en 2022. Le rendement des SCPI, confortable, tourne autour de 4,5% et la souplesse et la liquidité de l’investissement attirent. « La SCPI, c’est comme un investissement locatif, à deux différences près, témoigne un investisseur. Vous n’avez pas à vous en préoccuper car c’est géré par un professionnel de l’immobilier. Et comme vous êtes avec une multitude d’autres investisseurs, le risque est dilué. » La diversité des SCPI offre également un large choix de portefeuilles, uniquement résidentiels ou tout logistique, en passant par le bureau ou des SCPI diversifiées. « La logistique a eu un bon rendement ces deux dernières années avec la période post-Covid, analyse un distributeur. Le résidentiel est un peu en dessous sauf pour les acteurs faisant de la rénovation énergétique : ils achètent à bas prix, rénovent et remettent les biens sur le marché de la location au prix fort. »
Une part significative de cette collecte a été réalisée par les unités de compte (UC) immobilières distribuées dans les contrats d'assurance-vie, contribuant de manière croissante à la démocratisation des fonds d'investissement immobilier. « En tenant compte de la détention en UC, ce sont plus de 4 millions de Français qui aujourd'hui détiennent des parts de fonds immobiliers non cotés », se félicite Jean-Marc Coly, le président de l'Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim), dans un communiqué.
Le crowdfunding immobilier, en forte hausse
Selon le baromètre Mazars-Financement Participatif France, le crowdfunding immobilier a affiché une collecte record à 1,6 milliard d’euros en 2022, en hausse de 40% en un an. L’investissement se fait sur quelques mois, 3 ans tout au plus, et a offert un rendement annuel de 9,4% en moyenne l’an passé. Explication de celui-ci : le risque de retard ou de défaut (très rare toutefois), et surtout l’illiquidité du placement.
Coup d’arrêt pour les OPCI
Les organismes de placement collectif en immobilier (OPCI), eux, ne convainquent plus. Ainsi, en 2022, les retraits ont été supérieurs aux souscriptions, générant une décollecte de 135 millions. Ce désamour s’explique par des résultats décevants. Tirée vers le bas par le cours des foncières côtées, la performance est en 2022, négative, à -3,48%.
Source : Les Echos Investir / reproduction interdite
