Comprendre l'immobilier

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07 mar. 2023
La baisse des prix s’étend au niveau national
C’est une première depuis la création de l’indice des prix Meilleurs Agents - Les Échos : ceux-ci baissent dans toute la France, et plus seulement sur certains marchés. Si l’on est encore loin du krach, la hausse des taux d'intérêt désolvabilise les ménages, chassant du marché une partie des primo-accédants et réduisant la demande d’autant.

Déjà en baisse à Paris depuis quelques mois, puis observée dans les grandes métropoles, les prix baissent désormais au niveau national. Au 1er mars 2023, les prix de l'immobilier résidentiel se sont repliés en moyenne de 0,1% en février et de 0,2% depuis le 1er janvier. « C'est la première fois que toute la grille est rouge depuis que nous réalisons cet indice des prix de l'immobilier », relève Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents. Ainsi, le prix des maisons en zone rurale chute de 0,4%, chiffre identique pour les appartements parisiens. Les grandes villes connaissent aussi une érosion continue de leur marché immobilier : -1% à Lyon sur un mois, -1,8% à Lille, ou encore -2,2% à Nantes.  

Les taux d’intérêt en cause 

On reste encore loin d’une bulle immobilière, mais cette baisse des prix généralisée inquiète. La hausse des taux d’intérêt, rapide, touche le pouvoir d’achat des ménages, notamment des primo-accédants. Au premier trimestre 2023, « le taux moyen s'établit autour de 3 % pour les maturités les plus fréquemment sollicitées, à savoir 20 et 25 ans », d'après l'indicateur réalisé par l'Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil). « Il y a un an, les meilleurs profils pouvaient négocier les taux nominaux à moins de 1 % ». Et cette hausse est loin d’être anodine pour un acheteur. « L'an dernier, en remboursant une mensualité de 1 000 euros pour un crédit à 1 % sur vingt ans, un ménage pouvait emprunter 217 000 euros. Avec un taux désormais de 3 %, cette même mensualité ne permet plus que de rembourser un prêt de 180 000 euros, soit une perte de 18 % de capacité d'emprunt », illustre Thomas Lefebvre. La baisse des prix est ainsi loin d’absorber la baisse du pouvoir d’achat.  

« Ça pourrait être pire » 

Mais, selon Thomas Lefebvre, « le taux d'usure a protégé le marché de l'immobilier ». En effet, « en Allemagne, les prix dans les grandes villes baissent de 3 à 4% depuis cet été et les ménages empruntent déjà à 4% ». Le nouveau mode de calcul, mensualisé, va permettre de libérer un peu le marché du crédit, en suivant au plus près les taux pratiqués. Une bonne nouvelle ? « Certains emprunteurs, bloqués par le taux d'usure, vont pouvoir obtenir leur prêt. Mais la réalité, plus générale, est que cela va rendre le crédit plus cher, plus rapidement », nuance le porte-parole de Meilleurs Agents. 

 

Source : Les Échos / reproduction interdite  

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