Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

23 sep. 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 21 septembre
1 - Copropriété : quelle est l’e-réputation des syndics ? 2 - Immobilier : Les promoteurs immobiliers annoncent une flambée des prix des logements neufs 3 – Immobilier : Où en est le marché résidentiel en cette rentrée 2020 ?

1 - Copropriété : quelle est l’e-réputation des syndics ? 

MeilleureCopro (société accompagnant les copropriétaires et leurs syndics pour réduire les charges de copropriété) vient de dévoiler les résultats de son étude sur les syndics en fonction de leur e-réputation dans les 11 villes les plus peuplées de France. 

 

Pour réaliser ce classement, plus de 80 000 avis Google collectés en juillet 2020 ont été analysés sur plus de 3 200 syndics et plateformes de gestions d’immeubles, gérant plus de 185 000 copropriétés.  

 

On y apprend que la note moyenne Google des syndics en France est de 3,1/5 et 56% des syndics notés bénéficient d’une appréciation générale supérieure à 3/5 

De meilleurs résultats dans les petites villes 

Néanmoins il existe des disparités et les syndics les plus mal notés exercent dans les grandes villes.  

Ainsi Paris et l’Ile-de-France font jeu égal, avec en moyenne 2,9/5 tandis que la relation avec la clientèle est plus apaisée dans les petites villes en région (3,2/5)Le plus faible turnover chez les gestionnaires au sein des cabinets des plus petites villes explique en partie ce classement. « D’autre part, dans les grandes villes, il y a en général plus de services, tels que les gardiens ou la présence d’ascenseurs, et d’actes de vandalisme, ce qui rend plus compliquée la gestion des immeubles », explique Edouard-Jean Clouet, Président de MeilleureCopro. 

Des disparités entre les catégories de syndics 

Les modèles innovants de syndics ou de plateformes d'autogestion travaillent leur e-réputation en capitalisant sur leurs clients satisfaits, leur note moyenne sur Google est de 3,9/5, avec environ 95 avis par acteur. Chez les syndics traditionnels, les groupes obtiennent la moins bonne moyenne, avec 2,9/5, même si le nombre d’avis par acteur est bon (avec 60 avis/acteur), alors qu’au contraire les syndics familiaux obtiennent en moyenne 3,1/5 mais sont passifs dans la gestion de leur e-réputation avec seulement 20 avis clients par acteur. 

Ainsi dans le classement des 10 meilleures notes (de 4 à 4,5), on compte 4 cabinets indépendants : Immobilière Pujol (Marseille), Grand 10 Immo (ERA, à Bordeaux), Cabinet Moisson (Nantes) et les Damiers d’Annecy (Annecy).  

Néanmoins, « Trop de syndics se résignent car ils ont l’habitude de gérer de l’insatisfaction. Ils sous-estiment l’impact de ces mauvaises notes sur l’acquisition de nouveaux clientsalerte Edouard-Jean Clouet 

 

2 - Immobilier : Les promoteurs immobiliers annoncent une flambée des prix des logements neufs 

 

La FPI, qui présentait la semaine dernière ses chiffres de la production de logements au second semestre, prévoit pour les prochains mois un effondrement de l'offre de logements neufs ; les promoteurs immobiliers craignent que les prix subissent une forte hausse. Exception notable, les logements de 4 pièces et plus, qui seraient cependant épargnés par la crise. 

 

Les mises en vente en contraction de 53,8 % au deuxième trimestre 

De début avril à fin juin 2020, les mises en vente de nouveaux logements ont chuté de 53,8 % par rapport à la même période, l'an passé. Alors que les chantiers ont pour la plupart repris à la fin du confinement (entre mai et juillet 2020), les permis de construire ont baissé de 27,4 % par rapport à 2019. Les mises en chantier, elles, ont reculé de 8,7 %. 

Avec une telle pénurie d’offre, les prix des logements neufs vont augmenter, alertent les promoteurs. « Augmenter les prix, ce n'est pas notre objectif, affirme Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI. Cela nous éloigne de nos acquéreurs. » Des biens aux prix élevés peuvent en effet décourager les acheteurs, et les pousser à se rabattre sur l'offre de logements anciens. La hausse des prix est déjà visible dans certaines agglomérations comme au Havre (+ 21,5 %), à Saint-Malo (+ 17,7 %), et de manière plus mesurée à Dijon (+ 8,5 %), Nantes (+ 8,2 %) et Angers (+ 7 %) 

 

Les logements de 4 pièces, seules exceptions à la hausse généralisée 

L'augmentation du prix de vente moyen des appartements neufs est saillante pour les petites et grandes surfaces. Seuls les logements de 4 pièces affichent une relative stabilité des prix, en Île-de-France comme en région. La plus forte hausse en région concerne les 5 pièces et plus (+ 9,38 % en région et 18,1 % en Île-de-Francepour des biens vendus près de 676 000 € en moyenne). En région, les 2 pièces sont les plus touchés par les plus fortes hausses (+ 6,7 %) ; en Ile-de-France, les biens connaissant la plus forte envolée sont les studios (+ 11,75 %). 

 

3 – Immobilier : Où en est le marché résidentiel en cette rentrée 2020 ? 

À l’arrêt ou presque durant le confinement, le marché du logement a repris des couleurs depuis. Aujourd’hui, malgré une situation économique compliquée et des conditions de crédits durcies, il fait preuve de résilience. Rebond ou véritable reprise ? Le Laboratoire Économique du Logement (LABEL) de la FNAIM dresse une analyse.  

La confiance des ménages est touchée mais pas coulée 

La confiance des ménages, indicateur très lié au dynamisme du marché du logement, a pâti de la crise sanitaire, mais ne s’est pas effondrée. A 94 points en août 2020, l’indicateur de l’INSEE se maintient en-dessous de sa moyenne de long terme (100 points) mais au-dessus du précédent point bas atteint en décembre 2018 au plus fort de la crise des « gilets jaunes » (88 points). Les ménages restent toutefois inquiets sur les perspectives d’évolution du chômage. On compte 830 000 demandeurs d’emplois supplémentaires au 2e trimestre 2020, soit un total de 4,4 millions de demandeurs d’emploi de catégorie A, d’après Pôle emploi et la DARES. L’impact sur le marché immobilier sera différencié selon les territoires et les annonces locales de réductions d’emplois. 

Baisse inévitable de l’activité en 2020 

L’impact sur le marché du logement dépendra de l’évolution de l’épidémie qui perturbera encore vraisemblablement l’économie durant de nombreux mois. Mais malgré le rebond des ventes (on ne peut pas encore parler de reprise) depuis la fin du confinement, le nombre de ventes s’inscrira en baisse sur l’année 2020. Les estimations de volumes de transactions les plus récentes et fiables proviennent de l’INSEE et du ministère (CGEDD). 

L’INSEE estime qu’environ 1 009 000 transactions ont été réalisées sur les 12 derniers mois à fin juin 2020, soit environ 60 000 de moins que sur 12 mois à fin février. Mais les conséquences du confinement devraient continuer de se répercuter sur les ventes en juillet et août, compte tenu des délais naturels du marché (visites puis promesse de vente puis vente). Environ 150 000 ventes (soit 15 % des ventes annuelles) devraient alors avoir été perdues durant le confinement et ne seront pas rattrapées. Le second semestre 2020 étant attendu un peu moins dynamique que le second semestre 2019, le nombre de transactions pourrait donc baisser d’environ 20 à 25 % sur l’ensemble de l’année 2020. 

Résistance des prix de l’immobilier 

Il semble à ce stade périlleux de faire des prévisions chiffrées sur l’impact futur de cette crise inédite sur les prix des logements. L’impact de la crise est à ce jour très mesuré sur les prix. A mi-août, la FNAIM n’observe pas de baisse des prix, seulement un ralentissement de la hausse (+0,8 % entre juillet-août et le second trimestre). Les acheteurs n’attendent pas une hypothétique baisse de prix pour revenir sur le marché, et l’offre de logements à vendre demeure à un faible niveau. Avec la matérialisation des conséquences économiques et sociales de la crise, les prochains mois nous diront si cette tendance perdure. On pourrait par ailleurs assister à un rééquilibrage territorial, avec un dynamisme moindre qu’avant la crise dans les grandes agglomérations. 

Des taux de crédit toujours très bas mais des critères d’octroi qui se sont durcis 

Les taux des crédits immobiliers restent à un très bas niveau et devraient le rester d’ici la fin de l’année 2020, ce qui constitue un facteur de soutien important du marché. Hors renégociations de crédit, les taux ont peu augmenté depuis le début de la crise sanitaire, d’après la Banque de France. Après avoir atteint un point bas à 1,14 % (assurance incluse) en décembre dernier, ils sont légèrement remontés à 1,26 % en juillet 2020. Cependant, les conditions d’octroi de crédit se sont durcies, notamment sous l’effet des recommandations du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) en vigueur depuis le 1er janvier 2020 (durée, taux d’effort, …). Les taux de refus augmentent et les délais de traitement des dossiers s’allongent. 

Pour Philippe Taboret « L’équation est pourtant simple : sans crédits, la consommation s’arrête, en particulier pour les travaux lourds. En définitive, c’est moins de construction, moins de logements, moins d’emplois dans l’artisanat et moins de recettes. » 

Les résidences secondaires connaissent un regain d’intérêt 

Malgré un marché de l’emploi qui souffre (forte hausse du chômage) et des conditions de crédits durcies, le marché du logement conserve un fort dynamisme. Le niveau très bas des taux d’intérêt constitue toujours un puissant soutien au marché, la confiance des ménages résiste plutôt mieux qu’initialement prévu et le logement profite plus que jamais de son statut de valeur refuge. À ce stade, et même s’il faut rester prudent, les prix semblent tendre vers la stabilité alors que de nombreux suiveurs du marché anticipaient une baisse marquée. Les transactions perdues à cause du confinement ne seront toutefois pas rattrapées. 

La crise sanitaire fait évoluer le marché et trois grandes tendances se dégagent. Les résidences secondaires connaissent un regain d’intérêt, tout comme les maisons et de manière générale les biens avec des espaces extérieurs. L’évolution des recherches Google des termes « achat appartement » et « achat maison » est révélatrice : depuis le confinement, les recherches de maisons sont plus fréquentes et l’écart avec les recherches d’appartements se maintient depuis, alimentant la thèse d’une redistribution des cartes en faveur des maisons qui pourrait durer. Ces recherches sur Internet ne vont toutefois pas nécessairement se transformer en transactions et le mouvement de délocalisation annoncé d’une partie de la population reste suspendu à la stratégie des entreprises. 

Airbnb délaissé au profit de la location classique, meublée ou non 

Par ailleurs, la crise sanitaire ayant fortement touché le tourisme, de nombreux propriétaires bailleurs font le choix d’un changement d’affectation de leur logement, délaissant la location de courte durée (de type Airbnb) au profit de la location classique, meublée ou non. Enfin, en temps de crise, on observe habituellement une hausse du nombre d’étudiants (certains préférant prolonger leurs études face aux difficultés d’accès à l’emploi). Malgré le développement de l’enseignement à distance, le nombre d’étudiants recherchant un logement semble donc augmenter en cette rentrée 2020. 

 

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