Comprendre l'immobilier
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21 mar. 2023
Immobilier : acheter maintenant ou attendre que les prix baissent ?
Après deux années consécutives au-dessus de la barre de 1 million de transactions, le marché immobilier a entamé en 2022 un ralentissement et on estime que le nombre de transactions pour 2023 pourrait passer sous le seuil des 900 000. Les stocks de biens à vendre augmentent, ce qui devrait entraîner une baisse des prix et redonner la main aux acheteurs.
Attendre pour compenser la perte du pouvoir d’achat ?
Depuis trois mois, d’après le baromètre de février 2023 de l’association Les Prix Immobiliers (LPI), on enregistre une baisse moyenne de 1,4% des prix, toutes régions et tous types de biens (-1,2% pour Paris), avec une marge de négociation entre vendeur et acheteur en hausse, passant de 2,1% à 3,7% sur 2023. Le sujet des passoires thermiques est également un facteur à la faveur des acheteurs, notamment pour les biens étiquetés E, F et G qui seront retirés du marché d’ici 2034.
Pourtant, cette baisse des prix avérée ne doit pas être le seul élément à prendre en compte dans cette balance « maintenant ou plus tard ». Comme le rappelle Martin Menez, fondateur de Bevouac, spécialisé dans l’investissement locatif, en parallèle « la hausse des taux s’accélère, on prévoit d’arriver à 4 % dans les prochains mois. Et même avec une inflation qui gomme un peu cette hausse, il faudrait que les prix baissent considérablement, de l’ordre de 21 %, pour compenser la perte de pouvoir d’achat. »
Or, une telle décrue des prix n’est pas d’actualité. Stéphane Imowicz, président d’Ikory, spécialiste de l’immobilier résidentiel, estime d’ailleurs qu’« Il s’agit plus d’une érosion que d’un retournement. » Une analyse illustrée par l’hétérogénéité de ces baisses avec, comme le souligne la FNAIM, en opposition à la décroissance des prix parisiens, des métropoles ou des régions qui enregistrent toujours une croissance de leurs prix (+5% pour les villes de Marseille, Nice ou Montpellier par exemple et +10% en moyenne sur la Bretagne).
Un pari risqué
Alors que le baromètre LPI fait ressortir un rebond du nombre de compromis signés en janvier 2023 (+4,3%), attendre peut devenir un pari risqué, celui de voir les prix remonter ou celui de se voir rogner l’avantage d’un prix en baisse par l’augmentation des taux d’intérêt. « Il faut se lancer, notamment si on est locataire, car, de toute façon, ce n’est jamais le bon moment. On se dit toujours qu’il aurait fallu acheter il y a dix ans ou vingt ans » martèle Saskia Fiszel, fondatrice de Virgil, start-up qui co-investit aux côtés des acheteurs.
En ciblant des communes où les prix ont baissé (Paris et sa banlieue par exemple ou Lyon, Bordeaux et Toulouse) ou en profitant de la marge de négociation non négligeable des biens F et G, qui peut atteindre 15% selon les professionnels de l’immobilier, de très bonnes affaires peuvent être conclues dès maintenant.
Source : Le Monde / reproduction interdite