Rémunérations attractives et flexibilité, les atouts des réseaux de mandataires continuent à attirer, malgré une année 2022 plus compliquée. Ils sont aujourd’hui près de 48 000 et réaliseraient près d’un quart des transactions.
Sans vitrine en centre-ville, ils font le même métier que les agents immobiliers à « deux différences près ». « Les mandataires sont indépendants et exercent de chez eux avant de se déplacer au domicile de leurs clients », résume Vincent Pavanello, président de la Maison des mandataires, auteur d'un baromètre annuel sur cette profession. iad, Safti, Propriétés-privée.com, efficity, Capifrance, la quarantaine de réseaux de mandataires continuent de progresser. De l'avis général, 2022 a également été une « très belle année », voire « la deuxième la plus haute en termes de transactions ».
Une année en deux temps
Les professionnels reconnaissent toutefois une année en deux temps. « Après un premier semestre euphorique, le deuxième a été marqué par une tension sur le marché, générée par le contexte géopolitique, l'inflation et un accès au financement qui s'est durci avec la remontée des taux d'intérêt », souligne Olivier Descamps, directeur général France d'iad. « Alors que nous vivions sur la suite du Covid, la problématique du taux d'usure et la remontée des taux d'intérêt ont conduit à un fort ralentissement en septembre. Je ne pense pas d'ailleurs que nous aurons 1 million de transactions [en 2022] mais que nous serons légèrement en-dessous », relève, de son côté, Michel Le Bras, président de Propriétés-privées.com. Malgré tout, les mandataires continuent de croitre, et de se renforcer. Ils détiendraient aujourd’hui 24% de part de marché, en hausse de 2 points, et multiplient les perspectives de développement. Ainsi, tel réseau veut s’implanter dans la gestion locative, un autre, plus présent en milieu rural s’attaque aux centres-villes. Et la politique RH suit ces volontés d’expansion.
Les réseaux ont ainsi attiré 3 000 mandataires supplémentaires en 2022. « En octobre 2022, nous avons lancé une offre pour les professionnels, tant est si bien qu'ils représentent désormais la moitié de nos recrutements. Soit ils avaient leur propre agence et souhaitaient alléger leurs charges fixes, soit ils travaillaient en agence et voulaient bénéficier de davantage de services », précise son président Michel Le Bras, qui déclare 600 recrues supplémentaires l'an dernier. Les rémunérations sont attractives, et moyennant 150 à 200 euros par mois, ils bénéficient des services logiciels, juridiques et rédactionnels. Le système pyramidal, d’intéressement aux bénéfices de ses filleuls attire également.
Après une année 2022 somme toute bonne pour le secteur, l’année 2023 risque toutefois d’être plus compliquée, sur fond d’inflation et de taux de crédits en hausse. Si de nombreuses agences traditionnelles font face à des difficultés, la flexibilité des mandataires pourrait également se retourner contre eux.
Source : La Tribune / reproduction interdite
