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11 avr. 2023
Rénovation énergétique : de la théorie à la pratique, la facture gonfle bien souvent
La rénovation énergétique des logements est sur toutes les lèvres. Pour le gouvernement, elle est la clef pour réduire l’empreinte écologique du secteur, pour les propriétaires bailleurs elle est un poids, et pour les investisseurs une opportunité d’acheter un bien largement décoté. Mais de la théorie à la pratique, la facture peut se transformer en un fossé infranchissable.
Les professionnels évoquent généralement des chiffres qui vont de 250 à 500 €/m² pour rénover un appartement. Mais de nombreux facteurs jouent sur le montant : la superficie du logement à rénover, son année de construction, son type de chauffage, son adresse ou encore son statut (habitat individuel ou copropriété) peuvent ainsi faire changer la facture du tout au tout. « Le fait que le bien soit situé en copropriété réduit d'emblée les solutions pour son propriétaire. Certains travaux qu'il pourrait être tenté d'effectuer ne dépendent en effet pas de lui, mais d'un vote de l'assemblée générale (AG) des copropriétaires », souligne Audrey Zermati, directrice stratégie d'Effy. Or, insiste Gautier Villard, directeur de l'activité rénovation énergétique et solaire chez Hello Watt, « lorsqu'il est question de rénovation énergétique, l'isolation est le premier poste à considérer. Dans le cas présent, il peut donc intervenir sur la qualité de ses fenêtres en basculant sur du double vitrage. Mais, si cette décision est à sa main, il peut néanmoins être soumis à ces contraintes esthétiques posées en AG ».
Autre poste important, le chauffage. Pour « un appartement étant équipé en chauffage individuel, changer les convecteurs au profit de modèles plus performants comme un radiateur à inertie ou installer un poêle à bois, par exemple, apparaît quasiment comme les seules options », note Audrey Zermati.
Rare bonne nouvelle pour les propriétaires d’appartements : si malgré les améliorations effectuées, la classe énergétique de son logement ne s’en voit pas améliorer, l’on pourra passer outre l'interdiction de mise en location à condition du moins, précise Audrey Zermati, « de démontrer avoir proposé à sa copropriété un plan de rénovation énergétique et que celle-ci l'a refusé ».
Source : Les Échos / reproduction interdite